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Philosophie de la liberté ou psychologie de la soumission

A propos du livre Philosophes dans la tourmente

jeudi 1er mars 2007, par Jean Zin

Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, s’interroge dans Philosophes dans la tourmente (Fayard, 2005) sur la dissidence et les parcours biographiques des philosophes de la liberté, notamment les philosophes français (Sartre, Canguilhem, Foucault, Deleuze, Derrida), face une psychologie de la soumission, du conditionnement et de la normalisation, héritière de la bonne vielle méthode Coué et de l’hypnose, incarnée aujourd’hui par les thérapies cognitivo-comportementales (TCC).

L’auteure s’intéresse à leur rejet de la normalisation et à leur position par rapport au tragique de l’existence ou par rapport à la psychanalyse : comment leurs propres fêlures pouvaient s’intriquer avec leurs oeuvres sans pouvoir les expliquer de façon simpliste ni avoir les oeuvres sans leur part d’ombre, sans pouvoir diminuer enfin le témoignage de leur liberté dans cette lutte avec l’ange. Point de vue partiel et partial sans doute mais qui n’est pas sans valeur pour défendre la liberté de l’esprit contre une entreprise de contrôle généralisé, surtout en ramenant au jour l’oeuvre de Georges Canguilhem. Philosophe de la médecine méconnu du grand public mais qui a eu une très forte influence sur la Sorbonne, il fournit la critique la plus aboutie, sans doute, de la psychologie avec sa thèse de médecine (soutenue en 1943 !) sur "Le normal et le pathologique". Effectivement, qu’est-ce que la normalité en 1943 ? "Aucune norme issue de la vie, et mieux encore qu’aucune norme incluant la mort dans le processus de la vie, ne saurait conduire à préférer Pétain à de Gaulle, le fascisme à l’antifascisme" (p. 34). Le paradoxe, souligné par Michel Foucault qui fut son élève, c’est que Canguilhem, philosophe du concept apparemment bien loin de toute philosophie de l’engagement, fut un résistant de la première heure tout comme Jean Cavaillès qui en est mort. "Parmi les philosophes français qui ont fait de la résistance pendant la guerre, l’un était Cavaillès, un historien des mathématiques, qui s’intéressait au développement de leurs structures internes. Aucun philosophe de l’engagement politique, ni Sartre, ni Simone de Beauvoir, ni Merleau-Ponty n’ont fait quoi que ce soit " (Dits et écrits IV, p. 586). Cet engagement provient d’une démarche philosophique : la philosophie du concept est plus rigoureuse et plus clairvoyante, la liberté y prend un sens plus concret - en raison de son exigence rationnelle - que celle du caprice subjectif dans une société de marché : "Tout homme devait être à ses yeux un rebelle, mais toute rébellion avait pour visée l’instauration d’un ordre supérieur à celui de la liberté subjective : un ordre de la raison et du concept." (p. 25) Ce n’est pas la psychologie qui éclaire l’acte mais la situation du moment toute chargée d’histoire qui dicte ce qu’il faut faire, en suivant des règles bien précises si on veut arriver à ses fins.
A partir d’une analyse médicale de la normalité -qui l’amène à remettre en question la frontière entre le normal et le pathologique situés sur un continuum, car il n’y a pas de critère biologique de la normalité - Canguilhem dénonce en 1956 la psychologie comme une "philosophie sans rigueur, parce qu’éclectique sous prétexte d’objectivité, une éthique sans exigence, parce qu’associant des expériences sans jugement critique, et enfin une médecine sans contrôle" (p. 57), voire "une barbarie des temps modernes". En lieu et place de son impossible unité, on ne trouvait que les professionnels de la soumission, c’est-à-dire d’une instrumentalisation de l’homme menaçant sa liberté (aujourd’hui il faudrait y rajouter les professionnels de la communication qui sont les nouveaux sophistes...). On est dans l’imitation, l’éducation, la persuasion, l’hypnose, l’ordre impératif, la culpabilisation, l’aveu et, plus généralement, la défaite de la pensée. Il terminait ainsi sa présentation de la psychologie : "Quand on sort de la Sorbonne par la rue Saint-Jacques, on peut monter ou descendre. Si l’on va en montant, on se rapproche du Panthéon qui est le conservatoire de quelques grands hommes, si on va en descendant, on se dirige sûrement vers la Préfecture de police. (...) En acceptant de devenir, sur le patron de la biologie, une science objective des aptitudes, des réactions et du comportement, cette psychologie et ces psychologues oublient totalement de situer leur comportement spécifique par rapport aux circonstances historiques et aux milieux sociaux dans lesquels ils sont amenés à proposer leurs méthodes ou techniques et à faire accepter leurs services." (p. 59 et p. 61-62). Il récusait aussi la réduction de la pensée au cerveau ou à un simple mécanisme cognitif, comme si on pouvait avoir un jour l’autobiographie d’un ordinateur à défaut de son autocritique (p. 66).

L’un des principaux apports de ce livre est de considérer que la critique de l’utilitarisme cognitiviste et de l’idéal de la "grande santé" passe donc par la philosophie et par l’histoire, à l’opposée de l’introspection narcissique et d’une prétendue transparence à soi. Comme le signale l’introduction, "Jamais la psychologie du conditionnement et de l’aliénation sexologique ou échangiste n’a été aussi prégnante qu’aujourd’hui. Au point que l’on assiste désormais à une amplification de toutes les plaintes (...) Comment ne pas voir dans cette curieuse psychologisation de l’existence qui a gagné la société entière, et qui contribue à sa dépolitisation grandissante, l’expression la plus sournoise de ce que Michel Foucault et Gilles Deleuze appelaient "un petit fascisme ordinaire", intime, désiré, voulu, admis, célébré par celui-là même qui en est tantôt le protagoniste et tantôt la victime ?"

Cependant, bien que tout cela soit fort bien venu dans l’affrontement avec les forces de normalisation sociale, on n’est pas obligé pour autant d’adhérer à une position qu’on peut juger parfois un peu trop idéaliste. Ainsi, on peut prendre ses distances avec Elisabeth Roudinesco lorsqu’elle croit pouvoir invoquer cette "ultime barbarie" afin de contester les "raisons biologiques neuronales ou cérébrales pour expliquer de prétendues différences innées entre les sexes et les races, réinventant ainsi des discriminations que l’on croyait abolies" (p. 68).

C’est un sujet délicat (et dangereux) mais il ne devrait pas être si difficile pourtant de faire la part de l’esprit immatériel (ou de l’information) indépendant des corps qui le reproduisent et la part des corps matériels avec leurs différences génétiques qui en modifient l’expression (les prédispositions génétiques). D’ailleurs si Roudinesco peut accuser le cognitivisme de ne pas être sexué, la sexualité est comme désexualisée chez elle, coupée du corps sexué dans ses différences anatomiques et hormonales.

Admettre la réalité de tout notre être de relations ne doit pas amener à occulter le poids du corps et de son passé, du stress, de la fatigue, des cycles biologiques, de la maladie ou des drogues, sans tomber pour autant dans le désir machinique, la tyrannie des humeurs ou des instincts dont l’inhibition est la fonction première du cerveau, s’il n’est pas toujours le lieu où ça pense pour nous...

L’humanité chevauche l’animal par le langage, surmonte perpétuellement son animalité, tout en restant en grande partie animale ! Il semble difficile aussi bien aux philosophes qu’aux psychologues de reconnaître les parts respectives de l’esprit et du corps, des finalités et des causes matérielles, de reconnaître la réalité des faits dans leur intrication, mais la philosophie préserve du moins la liberté et la responsabilité en s’interrogeant sur ce qu’elle fait, sur le bien connu et sur la norme, en prenant conscience de toute l’étendue de notre ignorance (c’est le sens du "connais-toi toi-même"), rejoignant la psychanalyse dans l’analyse du transfert, c’est-à-dire la mise en cause du sujet supposé savoir et de l’hypnose ordinaire des discours normatifs.

Jean Zin

Messages

  • En guise de commentaire, je vous fait parvenir un article en cours d’ élaboration. J’ essaie d’aborder la question de la DISSIDENCE par le biais de la psychanalyse.
    La psychologie, la philosophie voire la théologie peuvent constituer d’ autres approches sur le lien entre la DISSIDENCE et cette autre conscience que les individus, les groupes, les foules et les sociétés refoule et que l’ on a pris l’ habitude de désigner depuis Freud par le vocable d’ INCONSCIENT
    Les suggestions, commentaires, critiques sont les bienvenus.

    Problématisation :

    Il s’ agit de mettre en évidence puis d’ analyser les phénomènes de dissidence propres aux sociétés post-industrielles avec le déficit du libéralisme dans ce qu’ il se structure en système qui porte atteinte précisément aux libertés qu’ il prétend défendre :

    ( mesures sécuritaires draconiennes, chômage, atteintes aux droits de l’homme, précarisation, marginalisation ...).

    Dans cette recherche, nous allons montrer l’ impact sur le plan psychique d’ une telle désorganisation du sujet sur le plan de l’ inconscient qui ne pourra plus accéder à une légitime évolution de son Être.

    Pris dans le paradoxe réactionnaire-révolutionnaire l’ action évolutive du sujet dissident sera mise à mal au profit d’ une civilisation opportuniste sans égard à la problématique spécifique de notre écologie relationnelle contemporaine.
    On parle souvent de dissidence ( rapports d’ amnesty international par exemple) lorsque celle-ci se produit dans un pays étranger, mais qu’ en est il lorsque celle-ci se produit à notre porte ?
    Dans les discours médiatiques tout se passe comme si cette possibilité était peu probable voir improbable.
    Comme si le code pénal et le code génétique était tout un pour les français, comme si la pratique de la justice appliquée à la psychopathologie allait de soit dans notre pays uniquement parce qu’ il est notre pays, reléguant et projetant les imperfections dans l’ espace au delà des frontières et en deçà dans le temps, dans les périodes révolues de l’ histoire ...
    Le livre de Colombani sur "les Asiles de la honte" fait ressortir que prés de 40% des hospitalisations psychiatriques auraient un caractère abusif ! A l’ heure des grandes interrogations sur les droits de l’ homme en Chine, à Cuba ou en Libye, il conviendrait tout d’ abord de s’ interroger sur le fonctionnement de ceux-ci dans notre propre pays.
    A la suite d’ une agression à la carabine en 2001 alors que j’ étais employé comme psychologue depuis plus de 10 ans dans plusieurs institutions, je me suis retrouvé hospitalisé de façon abusive et autoritaire. Cette expérience qui a duré de façon intermittente pendant cinq ans est actuellement pour moi très riche d’ enseignement sur les causes et les conditions de détention dans un hôpital psychiatrique en France ...

    LA DISSIDENCE : UNE DÉFINITION

    Pendant la fin de la guerre froide, la notion de dissidence apparaît pour désigner une parcelle de la population devenue marginale dans le cadre d’ un système politique communiste, jugé "autoritaire" par les pays capitalistes.
    Cette population déviante, souvent pour des raisons idéologiques, était placée dans des hôpitaux-prisons appelé "Goulag" qui n’ était rien d’ autre qu’ une forme d’ industrie pénitentiaire au service d’ une élite dirigeante, dans le cadre d’ un système de politique unique où nulle opposition ne pouvait exister de façon officielle.
    Les dissidents communistes n’ apparaissent pas comme des transgresseurs de la Loi, mais sont diagnostiqués par l’ ensemble politico-médical de la bureaucratie de l’ administration pénitentiaire comme des malades mentaux.
    Les diagnostiques étaient souvent proche de celui de délire paranoïaque (délires mystique ou religieux, délire politique avec sentiment de persécution ou délire d’ interprétation) cf. " L’ archipel du goulag " A.Soljenitsyne.
    Aux États-Unis, pendant la même période, la notion de dissidence n’ existe pas et pourtant le pays de"la statut de la liberté" inaugure avec le Mc Cartisme une période de "chasse aux sorcières" où à l’ inverse de l’ URSS ce sont les communistes qui se trouvent la cible d’ une administration qui va jusqu’ à prononcer des condamnations à la peine de mort pour des motifs de haute-trahison. Il semble que dans ce cadre, la santé mentale des "dissidents" n’est pas ou peu évoquée comme prétexte ou comme excuse de leurs pensées ou de leurs comportements.
    En 1989, le mur de Berlin tombe, en Europe c’ est la chute d’ un symbole, mais les espoirs entrevus en Pologne avec Solidarnosc sont de courte durée l’ apparition de la politique unique à l’ ouest va peu à peu transformer les pays libéraux en véritable dictature dans lesquelles les oppositions sont anéanties économiquement et médiatiquement. Le retour du religieux annoncé comme un espoir au nom de Malraux se révèle comme une catastrophe en 2001 d’ autre murs s’ écroulent, le World Trad. Center s’ effondre, peu à peu, le monde ne semble plus divisé selon un ordre politique mais selon une culture religieuse.
    Dans cet étude, nous essaierons de voir l’ importance sur le plan psychique de cette nouvelle redistribution et répartition des croyances.

    DISSIDENCE ET INCONSCIENT

    1) INTRODUCTION

    La psychiatrie est une discipline noble qui aspire à prodiguer des soins pour obtenir la santé mentale des patients. Il existe des conditions objectives (économique et/ou politiques) qui vont inverser les efforts du psychiatre et de son équipe, et faire de cette discipline un instrument d’oppression au service du pouvoir.
    Dans ces conditions, ce refoulement du dissident, n’ est-il pas l’ expression d’ un malaise inconscient de la civilisation ?

    DISSIDENCE

    Étymologie : La sidération astrale

    a) Sidere = essere ?
    b) (clinique) dé-sidere desirer, décider, sortir de la refente $ (cf J.Lacan)
    c) (sociale) pré-siderer =>présider => présidence
    d) (Dissidence) dis-sidere vs pré-sidere
    dis : discuter => con versare = métanoïa
    meta noia versus para noia (paranoïa vs métanoîa)

    A) PRÉSENTATION (OBSERVATION DES FAITS)

    1) Les faits historiques
    Un article dans un journal de 1944 : des pétainistes traquent les "DISSIDENTS".
    a) La dissidence à l’est (1945-1989)
    b) Le Mac Cartisme Américain (1950 ...)

    2) Des prises de position nouvelles depuis 40 ans :
    a) L’antipsychiatrie Européenne Les psychiatres eux-même s’opposent à la psychiatrie
    (Angleterre, Italie)
    b) "L’asile de la honte" Colombani (écrit d’un journaliste français)
    Pascal Colombani est journaliste indépendant. Il s’est intéressé à la psychiatrie. Un an d’enquête pour rencontrer des victimes d’internement abusif, leurs proches, des associations de défense, des avocats, des policiers, des infirmiers... Un résultat accablant, dans cet univers clos où la folie n’est pas toujours de mise !...
    Selon un rapport officiel, plus de 40 % des personnes internées en psychiatrie n’ont rien à y faire ! Or chacun de nous peut en être la victime.
    En effet, il est trop facile de faire interner un tiers, ce qui autorise les abus et permet de couvrir toutes les turpitudes : argent, sexe, pouvoir...
    Il faut dire que la psychiatrie est un marché qui rapporte : plus de 50 milliards de francs par an !
    Il y a là de quoi susciter quelques convoitises... et oublier au passage les droits de l’homme... et de l’enfance...
    Il y a donc urgence à changer la loi et les conditions de l’internement.

    3) expérimentation

    a) le témoignage de Deep
    J’ai pu voir de l’intérieur ce qui se passe communément dans les "asiles" français, car on ne peut plus appeler cela des "hôpitaux"

    ce que j’y ai vu c’était un non-sens des plus absolus ! des gens condamnés à tourner en rond à longueur de journée, à ne rien faire (ce qui détruit), bien shootés, abandonnés à eux-mêmes. S’ils avaient de la chance ils voyaient un médecin une fois par semaine et ce juste pendant 20 minutes - question de revoir le traitement. Il n’y avait pas de débat psychothérapeutique. Aucune activité sportive ou artistique. Le RIEN FAIRE TUE ! et c’est comme cela qu’on prétend vouloir aider les gens. Aucune psychothérapie, ni individuelle, ni de groupe. Aucune activité susceptible d’éveiller l’esprit. RIEN ! LE GRAND VIDE – CELUI QUI TUE.

    je sais qu’en Allemagne par exemple, on instaure des psychothérapies de groupe. On y a même recours à des massages.

    Alors qu’en France on ne fait que soigner les symptômes par des drogues. Comme si les problèmes psychiques se résolvaient par des espèces de pilules de bonheur, qui en attendant foutent en l’air le système nerveux central, détruisent la libido – alors que la libido est centrale dans le désir de vie.

    En gros je dénonce l’inutilité et l’absurdité totale de la psychiatrie française. J’ai surtout constaté un personnel infirmier humiliant et abusif à l’égard des patients, ils ne faisaient rien de leurs journées. Ils ne déshabillaient même pas les patients handicapés psychomoterus, en sorte que le pauvre gars dormait chaque nuit sur son lit, habillé (et même pas sous les draps) et personne n’en avait rien à faire. Ils sont payés POUR QUOI FAIRE les infirmiers. J’ai vu comment le matin les infirmiers faisaient le seau à défections aux patients qui ont passé leur nuit en chambre fermée DANS LA BAIGNOIRE ! personnellement j’ai choppé à plusieurs reprises des infections dermatologiques, alors que je prenais toujours le soin de nettoyer à fond la baignoire avant etc etc etc

    J’ai constaté l’absence totale de connaissance psychologique, voire d’aptitudes à l’analyse et chez certains les psychiatres, … et des infirmiers n’en parlons même pas. Ils s’enfermaient à longueur de journée dans leur petit aquarium (leur bureau) à lire paris match et autres conneries, en sorte que les patients pouvaient fumer du shit et picoler à longueur de journée, sans que qui ce soit n’en ai rien à foutre.

    Quant aux cachets qu’on voulait m’administrer alors que j’ai été interné abusivement, j’ai tout recraché. Après 2 mois, convaincus que j’avais bien avalé leurs drogues, ils me disaient que j’étais un "bon"patient et que maintenant j’étais guéri étant donné que j’avais bien pris mes traitements. !!!!! Je ne disais rien, mais n’en pensait pas moins, cad je me disais "pauvre crétin, si tu savais où ils ont fini vos cachets"... dans les chiottes.

    En gros j’ai constaté dans cet asile de très graves manquements concernant la dignité du patient et de la personne humaine en générale (humiliations des plus sordides). Pas de thérapies alternatives à la chimiothérapie, comme si les problèmes disparaissaient en enfermant les gens et en les shootant à mort. Les neuroleptiques sont des médicaments dangereux, pour moi des drogues qui modifient le cerveau et la libido.

    A QUAND UNE AUTRE PSYCHIATRIE ?

    b) Mon expérience personnelle (observations et analyse)
    Quelques jours aprés le 11 septembre 2001, la population était survoltée et les média alimentaient un état de psychose collective ; à la radio on apprénait par exemple qu’ un enfant qui avait osé bruler un slip aux couleurs de l’ Amérique avait été interpelé et mis en garde à vue par les forces de l’ordre.
    Un soir, dans ce contexte chaotique, alors que je marchais dans une rue, à quarante métres de moi un jeune d’environ 13 ans épaule une carabine, vise et tire dans ma direction. Je ressens alors une brulure au niveau du front, et je continue à marcher sans m’inquiéter davantage.

    L’ effort des autorités pour rendre l’ autre fou
    J’avais pris une semaine d’arrêt de travail en raison du stress important pendant cette periode, lorsque j’ai voulu reprendre mon travail
    à l’IME le directeur me demande d’ aller voir le directeur regional à 130km et de passer une visite médicale préalable à toute reprise.
    Le médecin du travail me demande d’aller consulter un spécialiste dans la même ville à 130 km . Cette attitude de l’institution a eu tendance à m’exaspérer un peu car pour me rendre sur mon lieu de travail, j’ effectuais deja 400km/semaine pour un demi salaire depuis 10 ans, les media évoquaient la question du réchauffement climatique lié à l’ utilisation exagérée des vehicules et les syndicats défendait les arguments de la réduction du temps de travail pour permettre à tous de vivre mieux en travaillant moins !
    Face à cette instrumentalisation de la médecine au service du retour du pouvoir féodal de ces nouveaux "seigneurs", j’ "obtempérai" ; ce vocabulaire policier était le seul à la mesure de la situation.
    Lorsque je voulu aller au CAT le directeur adjoint me demanda aussi de me rendre à la médecine du travail,là, j’ eu le sentiment alors qu’il y avait une sorte de complot contre moi pour m’empêcher de reprendre mon activité professionelle, j’ analysais les risques de ce sentiment qui devenait de plus en plus une évidence, je risquai tout simplement de faire figure de paranoïaque, mais que penser si la réalité du complot était établi, est-ce que les soit disantes projections paranoïaques n’ étaient pas en réalité deja des introjections du malaise d’ une civilisation à travers les disfonctionnement d’ une institution de soins ?
    N’ étais-je pas la seule personnes apte en raison de ma longue formation en psychologie et en raison aussi du travail que j’effectuais sur moi-même depuis 20 ans en analyse ? Je connaissais cet homme là en face de moi depuis 10 ans, j’ étais le psychologue des travailleurs handicappé, pas des maquignons et des négiers du handicap !
    Je saisi alors le " chasseur chef " par le col de la chemise trois secondes puis le lacha, je ne lui avait fait aucun mal mais simplement un peu peur ...

    Quelques jours aprés, convoqué à la gendarmerie, je fus emmené, non sans violence, dans un asile psychiatrique que l’on ose appeler hôpital !
    Je pensais que cette mauvaise plaisanterie aller durer trois jours, c’est ce que pensait une collégue psychologue qui travaillait dans ce lieu sordide.

    Trois jours pour moi étaient trois jours de trop !
    J’avais 43 ans et je n’avais jamais eu de probléme psychiatrique, j’avais suivit deux analyses comme celà est recommandé dans ma profession et je n’avais jamais rencontrer de probléme dans l’analyse de mon propre fonctionnement psychique.

    Et là en six ans j’ai fais quatre séjours d’un mois et demi, plus de l’hôpital de jour !
    Au bout de plusieurs semaines de cet enfermement abusif, je fus conduits sans avocat au tribunal et là j’ appris que j’ avais tanté d’ étrangler le "chasseur chef". Il avait réussis à réunir des faux témoins parmi le personnel qui craignant pour leur situation étaient pret à toute médisance voir à toute calomnie, c’ est à dire à effectuer un faux témoignage contre une personne victime d’ un tir de plomb sur le front hospitalisée et donc absente du débat, sans défense, me faisant passer du statut de victime à celui de coupable, du statut spécialiste du soin de la folie à celui de l’ archétype de cette même folie .
    Alors qu’au départ, j’étais victime( le plomb sur le front), j’ai été traité en coupable, l’altercation avec le chasseur-chef a été montée en épingle,
    je me suis retrouvé au tribunal complétément drogué par le traitement, sans salaire donc sans avocat, avec de fausses accusations que j’avais soit disant tenté d’étrangler l’adjoint, ce qui est faux et archi-faux, il n’a même pas eu un seul jour d’arrêt pour probléme de santé à la suite de celà.

    L’hospitalisation
    Ce qui se passe à l’interieur est effectivement un non-sens absolu, j’ y ai attrapé une maladie nosocomiale (dermatologique) et à la sortie j’ai du reprendre une psychanalyse tellement ce sejour m’a détraqué sur le plan psychique.
    Il y a un avant et un aprés l’ hospitalisation : avant, j’ étais un homme libre avec un statut social, un équilibre mental, un emploi, aprés, j’ étais devenu une chose qui n’ avait plus le droit à l’ estime de soi : lorsque je reçu sans rien dire le plomb sur le front je croyais que mon attitude pacifiste serai récompensée plus tard par le destin, ce fus précisément le contraire qui se passa : hospitalisation et condamnation ...
    Il y a aussi un "pendant" l’ hospitalisation celui dont parle "Deep" plus haut, avec ces rencontres trés courtes avec des psychiatres organicistes surchargés de travail et stressés par leurs vaines résistances aux risques de contamination psychique qui se traduisent par un alcoolisme sous-jacent et une paranoïa omniprésente, avec le besoins des infirmiers de s’ isoler entre eux comme pour se protéger des patients et de leurs symptömes.
    Cette contamination psychique (psuchike contaminazion) dont parle S. Freud (et développée par R.Kaes dans ses cours de D.E.A. en 1985) qui correspond aux mécanismes psychiques d’ inter-actions subjectives et inconscientes par le biais des projections et introjections, des transferts et contre-transferts, des phénoménes de suggestion, voir d’ hypnose ou en d’ autre termes pour les comportementalistes, les phénoméne de mimimétisme ...

    B) REPROBLEMATISATION

    La question de la dissidence comme la question centrale de l’épistémologie psychiatrique.
    Un sujet sain dans un groupe "fou" : naissance d’un dissident.

    a) questions

    Peut-il exister un diagnostic objectif en psychiatrie ?

    Depuis plus de 50 ans le relativisme est de rigueur dans les sciences dures tel que la physique.

    En anthropologie et en théologie, le relativisme culturel est nécessaire dans l’étude des coutumes, des rites des mythe et des religions pour éviter le danger de l’intégrisme culturel et/ou religieux.

    La bio-éthique se montre nécessaire pour contre-balancer cet intégrisme scientifique qu’est le scientisme.
    Alors pourquoi l’expertise psychiatrique se révèle-t-elle toute puissante en matière de droit, de politique, de citoyenneté ?

    b) un éclairage philosophico-théologique en psychologie et pathologie clinique :

    Dissidence & :
    a ) Schisme
    b ) Hérésie
    g ) Déviance
    d ) Déficience

    c) hypothèse :

    La croyance en la psychiatrie est une superstructure idéologique du système politico-économique contemporain, lorsque les valeurs traditionnelles religieuses tombent en désuétude et que les effets pervers de la science et des techniques apportent chaque jour un peu plus de déséquilibre à l’homéostasie du système écologique.

    2) DÉVELOPPEMENT (THÈSE)

    René GIRARD et la théorie du bouc-émissaire.
    Le Mac Carthysme et "cas" de W. Reich aux états unis d’ Amérique (La fin des années 50 début 60)
    Du Goulag (SOLJENITSYNE) à GUANTANAMO des archipels et des îles pour la destruction psychique massive.
    [(De l’ URSS aux bases américaines de Cuba), (de 70 à nos jours )]
    senaruzc le théâtre universitaire polonais de Lublin en représentation à Lyon ( années 80)
    Toni NEGRI un dissident face à l’empire capitaliste.

    3) DISCUSSION (ANTITHÈSE)

    a) La théorie de l’ inconscient (avant Freud)
    Dans la premiére topique

    (avec Freud
    (après Lacan)

    b) La psychanalyse

    a) Clinique
    b) Cognitive
    c) Sociale

    c) La psychopathologie clinique et sociale

    La nécessité de toujours diagnostiquer la psychopathologie individuelle sur fond de sociopathologie (collective)
    pour séparer le bon grain de ivraie ;
    Surveiller-punir, isoler-guérir, analyser-discerner ... exclure.

    Déviance et déficience.

    Schisme et hérésie.

    4) SYNTHÈSE structures et fondement
    En psychiatrie les seuls malades qui guérissent sont ceux qui n’étaient pas vraiment malades

    5) CONCLUSION
    Une société de l’intégration de tous sans dissidence est elle possible ?

    Voir en ligne : Dissidence et Inconscient