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L’appel de Fukushima : mettre la catastrophe sous contrôle citoyen
samedi 12 mars 2011, par
Nous, citoyens du monde,
Sommes extrêmement préoccupés par la gestion lamentable de la catastrophe de Fukushima par la firme TEPCO.
La firme a-t-elle voulu privilégier ses intérêts en visant une hypothétique remise en route de la centrale ? En tout cas, elle a agi dans le secret et n’a réuni qu’une partie des moyens pour préserver les riverains, le peuple japonais, l’ensemble des peuples et les écosystèmes de notre planète. Elle n’a pas appliqué le principe de précaution pour la prévention maximale du feu nucléaire et de la contamination de l’environnement.
En dépit de quelques protestations l’État japonais n’a fait que relayer les informations données par la firme, qui conduit ses actions de manière opaque. Des experts de divers pays ont été associés, sans prise sur les décisions. Les demandes des ONG présentes sur place, notamment Greenpeace et la CRIIRAD, pour une meilleure protection des populations et transparence dans les données, n’ont pas été plus entendues que celles des citoyens japonais.
Nous pensons qu’il y a urgence à ce que l’action de TEPCO soit placée sous contrôle international citoyen pour faire prévaloir les droits des humains et de l’environnement, de l’océan notamment.
Nous appelons les organisations citoyennes, les scientifiques, les États, les organismes inter-gouvernementaux, à un sursaut général pour exiger une prise en main internationale et civique de la réponse à la catastrophe de Fukushima et au delà, des établissements à risque majeur partout dans le monde.
Les États ont trop partie liée avec l’industrie nucléaire pour en être des freins efficaces. Les techniciens locaux ne peuvent plus être laissés seuls face aux difficultés, et sans instance de référence externe face aux incidents qui se multiplient et restent occultés.
La terre dans son ensemble est notre souci commun, elle constitue le socle de l’intérêt général qui doit prévaloir sur des logiques d’entreprise et les logiques étatiques de puissance. Il est temps que les citoyens puissent s’ingérer au niveau international dans les procédures d’expertises techniques qui président à la mise en place d’équipements qui compromettent son caractère habitable.
Les Nations Unies doivent aujourd’hui réorganiser la gouvernance de la catastrophe de Fukushima et prendre en compte toutes les coopérations techniques et politiques nécessaires, y compris non-gouvernementales. Ainsi pourra être préfigurée la mise en place de nouveaux dispositifs unissant scientifiques, techniciens et citoyens dans la prévention des risques majeurs et dans les choix industriels et énergétiques.
We, citizens of the world,
Are extremely concerned by the terrifically poor handling of the Fukushima catastrophe by TEPCO.
Did the company wish to privilege its own interests, aiming at a hypothetical re-start of the power plant ? In any case, it acted covertly and used only a part of the appropriate means to protect the people of neighboring areas, the Japanese people in its whole, and all peoples and ecosystems of the planet. TEPCO did not apply the principle of precaution for maximal prevention of nuclear disaster and contamination of the environment.
Despite some protests, the Japanese State has merely forwarded the information provided by the company, which acts in an opaque fashion. Experts from various countries have been called in without having any effect on decisions taken. The demands of the NGOs present on site, particularly Greenpeace and CRIIRAD, for an increased protection of the population and greater transparency of information, did not get more answers than those of the Japanese people.
We believe urgent that TEPCO’s actions are placed under international civic control on behalf of human and environmental rights, concerning in particular the ocean.
We call on civic associations, scientists, States, inter-governmental agencies for a major rise in awareness and action to demand an international and civic authority in response to the Fukushima catastrophe, and beyond, of all high-risk sites in the world.
State authorities are too closely tied to the nuclear industry to be efficient barriers against their action. Local technicians cannot be left alone to cope with all difficulties, without any higher authority and any communication with external world, which is moreover faced with a growing number of incidents remaining veiled untill now.
The Earth as a whole is our common concern ; the general interest should prevail over managerial and State forms of reasoning and power. It is high time that citizens play a role at the international level in the technical evaluations which legitimize installations that compromise our living conditions.
The United Nations must reorganize the control over the Fukushima catastrophe and involve all forms of technical and political cooperation, including from NGOs. Only in this way can we work towards new procedures and pathways uniting scientists, technicians and citizens in the prevention of major risks in industrial and energetic decisions.
Premiers signataires :
Jean Marc Adolphe, Journaliste, Directeur de Mouvement, Paris - Liliane Alazraki, Bibliothécaire, Marseille - Denis Baupin, Adjoint au Maire de Paris - Jean-Paul Besset, Député européen - Thomas Berns, Philosophe, Université Libre de Bruxelles - François Boué, Physicien, CNRS, Paris - Frederic Brun, Inspecteur général de l’Agriculture, Paris - Carolina Cano, Sociologue, Paris - Dany Cohn-Bendit, Député européen - Michèle Collin Chercheur CNRS, Paris - Antonella Corsani, Economiste, Paris Sorbonne - Emmanuelle Cosse, Journaliste, Conseillère régionale, Paris - Monique Crinon, Philosophe, Cedetim, Paris - Pascale Criton, Musicienne, Paris - Jean-Paul Deléage, Physicien et historien de l’écologie, Paris - Patrick Dubreil, médecin, Paris - Yann Fiévet, Professeur de Sciences économiques, Arnouville - Geneviève Fraisse, Philosophe, CNRS, Paris - Hélène Gassin, vice-présidente en charge de l’environnement, Région IDF - Jérome Gleize, Economiste, Paris XIII - Barbara Glowczewski, Anthropologue, CNRS/Collège de France, Paris - Eric Guichard, directeur de programme au CIPh, Paris - Pascal Houba, Physicien, enseignant, Paris - Yoshihiko Ichida, Philosophe, Université de Kobe, Japon - Rada Ivecovic, Philosophe, Paris - Ariel Kyrou, Journaliste et chercheur, Paris - Alvaro Luna Porras, Etudiant, Antony - Alain Manac’h, Retraité militant de l’éducation populaire - Valérie Marange, Philosophe Paris VIII, Psychanalyste - Mickael Marie, Conseiller régional de Basse-Normandie - Jean-Clet Martin, Philosophe, Collège international de philosophie, Paris - Georges Menahem, Economiste, Sociologue, CNRS MSH, Paris - Didier Ménard, Médecin, Saint Denis - Pascale Molinier, Psychologue, CNAM, Paris - Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil, Paris - Frederic Neyrat, Philosophe, Paris - Yann Moulier Boutang, Professeur de sciences économiques, Compiègne - Véronique Nahoum-Grappe, Anthropologue, EHESS, Paris - Peter Pal Pelbart, Psychothérapeute, metteur en scène, Sao Paolo, Brazil - Fred Périé, Plasticien et Ingénieur, Arcueil - Vincenza Perilli, Philosophe, Italie - Jean-Claude Polack, psychiatre, psychanalyste, Paris - Beatriz Preciado, Philosophe, université Paris VIII - Anne Querrien, Philosophe, Urbaniste, Paris - Dominique Quessada, Philosophe, Paris - Patric Rochedy, Conteur, St Didier sur Doulon - Sophie Roux, enseignant-chercheur, U. de Grenoble
Isabelle Saint-Saens, Ingénieure, Lyon - Anne Sauvagnargues, Philosophe, Université Paris Ouest - René Schérer, Philosophe, Paris - Monique Selim, Anthropologue, IRD Paris I, Paris - Danielle Sivadon, Psychanalyste, Paris - Isabelle Stengers, Philosophe, Bruxelles - Claude Taleb, vice président de la Région Haute Normandie - Jacques Testart, Biologiste, Critique de la science, Paris - Guy Trastour, Psychanalyste, Paris VII - Nathalie Trussart, Université Libre de Bruxelles - Jérôme Vidal, directeur de La Revue internationale des livres et des idées - Patrick Viveret, Philosophe, Paris -
Jérôme Valluy Sociologue, Université Panthéon-Sorbonne - Dominique Voynet, Médecin, Maire de Montreuil ancienne Ministre de l’environnement, France - Christiane Vollaire, Philosophe, Paris - Charles Wolfe, Philosophe, U de Sydney.
Et les revues Chimères, Écologie et Politique, EcoRev’, Mouvement, Multitudes, Vacarme, Pratiques et le Syndicat de la médecine générale.