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Entre l’État et le marché, la société Internet
lundi 1er août 2011, par
L’espace public bourgeois tel que l’a défini Jürgen Habermas est mis à mal. Les critiques se multiplient à l’encontre des professionnels de la représentation (médias, partis, hommes politiques, savants officiels). Cette défiance grandissante vis-à-vis de la scène politique traditionnelle s’épanouit sur Internet. La toile brise le monopole de la parole et accroît la liberté d’expression de la base, sans délégation. Internet contribue ainsi à la formation d’un espace public oppositionnel (Oskar Negt, L’espace public oppositionnel, Payot, 2007). C’est ce que montre Dominique Cardon. Sociologue au Laboratoire des usages (SENSE) d’Orange Labs et chercheur associé au Centre d’études des mouvements sociaux de l’EHESS, il est l’auteur de La démocratie Internet. Promesses et limites, (Seuil,/La République des idées, 2010) et, avec Fabien Granjon, de Médiactivistes, (Presses de science po’, 2010).
Faire place à la société civile dans l’étau que forme le couple complice de l’Etat et du marché a toujours été malaisé [1]. Héritier de multiples filiations, le concept est difficile à définir. Ethérée et abstraite, la notion ne sait pas bien identifier qui sont ses agents. Revenue en grâce dans les années 70 avec le développement des ONG et le soutien des Institutions internationales, la « société civile » s’immisce, face à l’Etat et au marché, comme un trouble-fête « citoyen » instaurant un espace propre pour les pratiques organisées, notamment sous forme associative, des individus [2]. Cependant, l’autonomie imparfaite de cet espace n’a cessé de fragiliser l’idée de « société civile ». Certains y ont vu une redéfinition individualiste d’inspiration « néolibérale » des rapports sociaux [3]. D’autres ont insisté sur son hétéronomie. La dite « société civile » serait à la fois colonisée par les intérêts sournois du marché et productrice de nouveaux rapports de domination qui verraient les ONG prétendre représenter « la société » au dépend des organisations traditionnelles du rapport capital/travail. Quelques uns, encore, ont insisté sur la dépendance des organisations de la société civile à l’égard des institutions publiques qui les font vivre [4]. Ces controverses sur la nature de la « société civile » paraissent cependant presque démodées aujourd’hui tant elles restent solidaire des débats des années 80’s et 90’s marqués par le développement de la thématique des droits de l’homme, du secteur de l’économie sociale et solidaire, et des débats sur la vocation cosmopolite des Institutions internationales ou sur la gouvernance multi-acteurs.
Depuis le début du siècle, on assiste à une individualisation des engagements qui contribue à la radicalisation des attentes démocratiques dans nos sociétés. Les enquêtes ne cessent de montrer que la critique et la défiance des citoyens s’exercent à l’égard de la représentation politique, mais aussi envers les structures associatives et militantes traditionnelles. Du mouvement altermondialiste à celui des indignés, des nouvelles expériences militantes de « sub » ou de « micro » politique aux pratiques de consommation critique, des révoltes arabes aux attaques groupées de sites web par les Anonymous, la plupart des initiatives collectives apparues ces dernières années ont toutes pour racine des formes d’auto-organisation beaucoup plus lâches, souples et indéterminées que les formes organisationnelles traditionnelles de la « société civile » ou des mouvements sociaux. Horizontales, sans centre organisateur ni vecteur programmatique, attentives aux respects de la diversité de ses composantes, obsédées par les procédures permettant de respecter l’égalité de chacun, ces mobilisations s’attachent à faire groupe à partir des singularités individuelles. L’autonomisation croissante de la société vis-à-vis de ses institutions accompagne une augmentation de la mise en réseau des individus, des organisations et des entreprises. Le centre de gravité de la société civile se déplace de plus en plus des structures associatives et militantes vers des formes floues d’auto-organisation entre individus autonomes. Et Internet constitue sans doute la signature la plus caractéristique de ces nouvelles formes d’expressivité, qui place la singularité des individus, avant l’appartenance organisationnelle, au cœur des dynamiques collectives. Internet n’est en rien cause, ou détermination, de ces nouvelles formes d’engagements, mais il en constitue un des supports les plus essentiels. Par ailleurs, au terme d’aller et retour indécidables, il ne fait guère de doute que la culture politique de ces formes d’action collective et l’esprit qui anime Internet depuis sa naissance partage de nombreux traits communs. Aussi voudrait-on essayer de caractériser quelques traits de ces formes collectives en dessinant les contours de ce que, par simple dérivation, on pourrait appeler la société Internet.
Vers le « militantisme du clic » ?
« Les gourous des technologies américains vont dans les talk shows ; les bloggueurs iraniens vont en prison » écrivait récemment Evgeny Morozov dans un livre à contre courant, The Net Delusion [5]. L’auteur y pointe avec ironie les naïvetés politiques de certains gourous californiens des technologies qui soutiennent sans nuances que Facebook a renversé Ben Ali et qu’il va bientôt réconcilier Israéliens et Palestiniens. Twitter, montre-t-il, a moins servi les manifestants de Téhéran qu’il n’a donné à la diaspora et aux observateurs occidentaux l’illusion de participer à une mobilisation sur laquelle ils n’avaient pas de prise. Croire qu’il suffit d’accéder à une information libre pour mettre en péril les régimes autoritaires, c’est oublier que l’information ne circule pas dans le vide mais dans un espace politique déjà structuré. Les gouvernements autoritaires savent parfois très bien utiliser les nouvelles technologies de communication, soutient Morozov. Ils peuvent même les encourager. Les traces numériques constituent pour eux un formidable outil de surveillance des cyberdissidents. Et les gouvernements autoritaires qui s’assurent le contrôle technique de l’infrastructure du réseau sur leur territoire peuvent non seulement le filtrer mais y convoyer leur propre propagande. Sur l’Internet chinois, la censure est déléguée par le gouvernement à des millions d’internautes, – le « Fifty-Cent Party » – qui surveillent et dénoncent les autres internautes avant de recevoir quelque menue monnaie pour les commentaires favorables au régime qu’ils laissent sur la toile.
La liberté d’expression sur Internet ne favorise pas seulement les vertueuses expressions civiques et démocratiques s’inquiète par ailleurs le très « républicain » Morozov. Elle laisse aussi place aux mouvements nationalistes, sectaires ou terroristes et à un ensemble de courants d’opinions extrêmes, violentes ou radicales auxquelles il n’est guère donné de place même dans les médias des pays dont l’espace public est ouvert et tolérant. Plus encore, déplore Evgeny Morozov comme de nombreux autres critiques d’Internet, les individus font moins usage de leur liberté sur le réseau pour s’informer et se mobiliser que pour s’amuser et consommer. Au lieu de les émanciper, Internet contribuerait à les distraire en leur faisant oublier les raisons qu’ils pourraient avoir de se révolter. Leurs engagements sur la toile se limiteraient alors à un simple « militantisme du clic » (clickactivism) qui les conduit à participer à des causes en portant des badges de soutien sur leur page Facebook, à faire quelques dons en ligne et à accepter de signer des pétitions virtuelles à condition qu’ils puissent faire tout ça installés derrière leur ordinateur, sans sortir de chez eux.
Evgeny Morozov et beaucoup d’autres avec lui, interprètent les usages d’Internet à partir des catégories d’analyse traditionnelles de l’action politique, opposant l’Etat à une dissidence organisée. Même s’il est incontestable que les technologies numériques jouent désormais un rôle dans la compétition politique et l’organisation des militants, il est cependant probable que leurs effets le plus sensible ne se fassent pas sentir dans les lieux traditionnels de la représentation politique. Internet accompagne et nourrit une transformation des formes même de la politique. Il ouvre, entre l’Etat et le marché, un espace qui accueille des formes d’expression, d’échanges et d’auto-organisation dont les vertus démocratiques méritent d’être évaluées en elles-mêmes, sans être immédiatement soumises aux questionnements que nous portons habituellement sur les formes centrales de la compétition politique.
A cet égard la critique de Morozov vient d’être brutalement contredite par les récentes révolutions arabes. Sans qu’il faille considérer Internet comme une quelconque cause des mobilisations populaires du Maghreb, il est incontestable qu’il a favorisé la diffusion de l’information, la coordination des manifestations et la publicité des preuves, vidéo notamment, de la répression policière. De façon surprenante, les organisations politiques de l’opposition et les sites dissidents de la diaspora n’ont joué qu’un rôle minime dans le soulèvement des populations. En revanche, les réseaux sociaux comme Facebook qui permettent de converser et d’échanger avec un cercle de proches sans être vu de tous, ont ouvert un espace permettant de désinhiber la parole en partageant des mécontentements et des aspirations qui jusqu’ici restaient tues. En créant des espaces de parole qui s’enchevêtrent les uns dans les autres, cette audace soudaine est devenue le carburant des actions de rues des Tunisiens.
« Vous ne nous représentez pas… »
La crise de la représentation politique est souvent interprétée comme un repli égoïste de la société sur ses intérêts propres. Abandonnés par la République, les citoyens désaffiliés auraient été happés par le marché. Ceux qui pleurent la désertion des rituels électoraux et la méfiance grandissante des citoyens à l’égard de toute sorte de représentation politique, journalistique ou intellectuelle ne veulent voir qu’une société individualiste, s’abimant dans la consommation, conformiste dans ses goûts et ayant abdiqué de toute ambition collective. Jacques Rancière a fustigé cette « haine de la démocratie » qui ne sait imaginer la politique que dans la remise de soi silencieuse et déférente des citoyens à ceux qu’ils élisent de façon intermittente et espacée. Si les acteurs de l’espace représentatif ne parviennent plus à entretenir aussi facilement leur monopole sur la croyance dans la légitimité des formes politiques centrales, le responsable tout trouvé en serait l’insupportable individualisation de nos sociétés. « Rien ne manque (…) à la recension des maux que nous vaut, à l’aube du troisième millénaire, le triomphe de l’égalité démocratique, écrit Jacques Rancière : règne du bazar et de sa marchandise bigarrée, égalité du maitre et de l’élève, démission de l’autorité, culte de la jeunesse, parité hommes-femmes, droit des minorités, des enfants et des animaux. La longue déploration des méfaits de l’individualisme de masse à l’heure des grandes surfaces et de la téléphonie mobile ne fait qu’ajouter quelques accessoires modernes à la fable platonicienne de l’indomptable âne démocratique » [6]. Le « militantisme du clic » (clickactivism) apparaît alors comme le symbole de cette forme minimale de l’engagement, fugace, émotionnel et fragile. A l’instar des apéros Facebook ou des flashmobs [7], il exprimerait une évaporation du politique au profit d’une expressivité bavarde des internautes et de leurs aspirations marchandes. A toujours rechercher la politique dans (ou en opposition à) l’espace central de représentation, on entretient l’idée qu’il n’existerait pas d’espace entre l’Etat et le marché. Et, ce faisant, on renforce la cécité aux transformations démocratiques, plus souterraines et moins bruyantes, qui résultent de la libération des subjectivités et de la mise en visibilité des conversations des individus sur Internet.
Il est en effet possible d’interpréter très différemment le désinvestissement par les individus de l’espace central de la représentation politique dans nos sociétés si l’on considère que l’on assiste à un déplacement du centre de gravité de la démocratie vers des formes nouvelles d’autogouvernement de la société par elle-même. A sa manière, Internet est un des espaces dans lequel ce mouvement de décentrement de la démocratie est particulièrement apparent. D’abord, parce que s’y exprime quelques-uns des traits saillants d’une forme de « contre-démocratie » [8]. S’exonérant d’un modèle de remise de soi au parti, trop exigeant, trop permanent et surtout laissant trop peu de place à la singularité des points de vue, les internautes expriment une volonté de vigilance et de contrôle beaucoup plus continue et interactive à l’égard des agissements des élus. Cette critique de la délégation s’exprime aussi à travers l’organisation des structures partisanes, comme en témoigne les changements récent du Parti socialiste ou de Génération écologie visant à transformer les modes de désignation des dirigeants (organisation des primaires), à ouvrir l’organisation militante vers des engagements plus « faibles » (adhésion à 20 euros) et à utiliser les outils de l’Internet pour favoriser les débats à la fois à l’intérieur du périphérie mais aussi avec sa périphérie (la Coopol) [9]. Ils témoignent aussi de cette préférence pour l’action, l’initiative locale et l’occupation des périphéries, qu’ils opposent à la passivité si souvent entretenue par les représentants traditionnels et leurs complices, les médias de broadcast, la télévision en tête. Ils rechignent enfin à se voir dicter leurs comportements et leurs opinions par les professionnels de l’espace public dont les principes sont jugés paternalistes, normés et beaucoup trop convenus. Si souvent entendu depuis que le thème de la « crise de la représentation » occupe les débats, ces critiques ouvrent un écart entre l’espace politique traditionnel et les nouvelles attentes démocratiques des citoyens. Mais elles ne fondent pas les spécificités de l’espace dans lequel une autre forme du rapport au politique pourrait émerger à côté de la politique représentative.
Une liberté d’expression autonome et inconditionnée
Le lieu depuis lequel cet écart prend son origine est l’affirmation, toujours renforcée et de plus en plus vivace en raison des facilités offertes par Internet, de la liberté d’expression des individus. Ce autour de quoi tourne la plupart des débats sur Internet tient au fait que pour la première fois, se joue un véritable décrochage entre l’espace de discussion des citoyens et l’espace de la représentation politique, décrochage qui n’a jamais été que partiellement réalisé par l’autonomisation et la professionnalisation du champ journalistique. Dans l’espace public traditionnel, la prise de parole publique des individus a toujours été contenue à la fois en raison de l’impossibilité technique de disposer d’outils de diffusion à large échelle, mais surtout parce que contrôlé par des gate-keeper vigilants, l’accès à l’espace public imposait à ceux qui était invité à parler devant les autres d’endosser les normes d’expression très contraignantes de la politique représentative. Comme l’a récemment souligné Marcella Iacub dans un livre qui, sans en parler, est d’une importance décisive à la réflexion sur Internet : « La liberté d’expression est un principe qui oblige à donner à la parole une autonomie institutionnelle par rapport aux autres comportements humains, à lui octroyer une place absolument privilégiée, la situant hors d’atteinte de l’Etat. Cette liberté implique pour les autorités publiques une contrainte : celle de ne pas intervenir dans le contenu propositionnel et la forme des messages publics, de rester neutres devant la manifestation singulière et intentionnelle d’une signification. Cela implique de créer une instance – l’espace de la discussion publique – dans laquelle il n’y a aucun jugement officiel, légitime, ayant force de loi au regard du bien et du mal, du beau et du laid, de l’utile et de l’inutile, du salutaire et du malsain » [10]. A sa manière, et non sans imperfection, Internet est justement le lieu depuis lequel la conquête de cette liberté de parole sans condition figure un horizon de moins en moins irréaliste.
Cette autonomie de la parole est aussi la condition depuis laquelle les procédures de représentation trouvent leur légitimité. Ce n’est que sous la forme d’un pis-aller que la souveraineté du peuple a été aliéné pour se voir confier à un corps de représentants qui se sont professionnalisés pour faire face aux intermittences politique des individus, à la taille des populations et aux impératifs de la décision politique [11]. Mais seule une société dans laquelle la pensée, la parole et la critique sont libres, peut déléguer sa souveraineté à des représentants. En revanche, il est impossible de leur déléguer le droit de réguler ou de contrôler la parole puisque celle-ci est au principe même de leur légitimité. Beaucoup des formes récentes d’expression du politique dans nos société, les mouvements de désobéissance civile [12], le recours croissant au principe de délibération, le développement des dispositifs de démocratie participative, etc., ne cessent de souligner la sensibilité grandissante au fait que l’imperfection de la représentation, cette sorte d’« extorsion de la souveraineté populaire » [13], ne peut être apaisé que par un renforcement de l’expression libre et autonome des citoyens. Sans doute est-ce là une des raisons de l’importance de plus en plus forte que prend, notamment avec Internet, le thème de la liberté d’expression dans nos sociétés. Sans doute réside ici la contribution la plus décisive d’Internet au renforcement des potentialités démocratiques dans nos sociétés. Elle ne se montre pas avec la même évidence bruyante que les campagnes électorales sur Internet, les mouvements de protestation en ligne ou les consultations de citoyens organisées par les institutions. Mais elle est inscrite de façon beaucoup plus profonde dans l’histoire et la culture du réseau des réseaux. La libération des subjectivités, le droit inconditionné à la parole, la suspension du jugement sur les compétences, le droit à l’anonymat, celui de ne pas être entièrement soi-même ou de dire et penser de façon désinhibé constituent sans doute les legs les plus importants que les pionniers de l’Internet ont offert à la nouvelle culture numérique dans un contexte de massification des usages.
Dominique Cardon
[1] Ce texte reprend et prolonge certains éléments de Cardon (Dominique), « Comment Internet transforme la démocratie », Alternatives économiques, Hors série « La société française », 3eme trimestre 2011, p.79-81.
[2] Ces « tissus associatifs », souligne Jürgen Habermas, forment « le substrat organisationnel de ce public général, pour ainsi dire issu de la sphère privée, constitué de citoyens qui cherchent à donner des interprétations publiques à leurs expériences et à leurs intérêts sociaux et qui exercent une influence sur la formation institutionnalisée de l’opinion et de la volonté », Habermas (Jürgen), Droit et démocratie. Entre faits et normes, Paris, Gallimard, 1997, p. 395.
[3] Offerlé (Michel), « Avant propos », La société civile en question. Problèmes politiques et sociaux, n°888, mai 2003, pp. 5-12.
[4] Bayart (Jean-François), « Le “pidgin” de la société civile », Alternatives économiques, n°190, mars 2001.
[5] Morozov Evgeny, The Net Delusion. How not to liberate the world, London, Penguin Books, 2011.
[6] Rancière Jacques, La haine de la démocratie, Paris, La Fabrique, 2005, p. 43
[7] « Un ou une flashmob est un rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement. Le rassemblement étant généralement organisé au moyen d’Internet, les participants ne se connaissent pas pour la plupart » (Wikipédia).
[8] Rosanvallon Pierre, La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance, Paris, Seuil, 2006.
[9] Barboni Thierry, Treille Eric, « L’engagement 2.0. Les nouveaux liens militants au sein de l’e-Parti socialiste », Revue française de science politique, vol. 60, n°6, p. 1137-1157.
[10] Iacub Marcela, De la pornographie en Amérique. La liberté d’expression à l’âge de la démocratie délibérative, Paris, Fayard, 2010, p. 14-15.
[11] Manin Bernard, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Calmann-Lévy, 1995.
[12] Ogien Albert, Laugier Sandra, Pourquoi désobéir en démocratie, Paris, La Découverte, 2010.
[13] Iacub Marcela, De la pornographie en Amérique. La liberté d’expression à l’âge de la démocratie délibérative, Paris, Fayard, 2010, p. 21.