Accueil > Dernières parutions > Parution du n° 42 : Mutations de l’écologie politique

Parution du n° 42 : Mutations de l’écologie politique

Parution du n° 42 : Mutations de l’écologie politique

vendredi 31 juillet 2015, par EcoRev’

Pour vous procurer ce numéro rendez-vous ici.

Qu’est ce qui fait avancer le monde... de l’écologie politique et de l’écologie tout simplement ? Ce numéro essaie d’apporter une réponse à cette question. En 2004, notre numéro intitulé « Du grand soir aux petits matins » s’interrogeait déjà sur ce thème de l’engagement.

À cette époque, au cours de notre réflexion sur l’élaboration de notre numéro, était intervenu le décès d’un militant non violent anti-nucléaire, Sébastien Briard, écrasé le 7 novembre 2004 par un train transportant des déchets radioactifs. Coïncidence tragique, dix ans plus tard, nous avons été confrontés à nouveau à une disparition violente d’un engagé de l’écologie. Rémi Fraisse, jeune botaniste actif au sein d’une association environnementale, a été tué le 27 octobre 2014 sur le site du projet de barrage Sivens par une grenade offensive tirée par un gendarme. Ces événements se font tristement écho. En dix ans, rien n’a donc changé ?

Les altermondialistes de la fin des années 1990 ne font plus la une de l’actualité mais leurs idées ont essaimé. Ils étaient « pour une justice globale dans une perspective ne se limitant pas simplement à essayer de soulager les malheurs de ceux qui souffrent » mais pointant « des coupables, des responsables... les institutions financières internationales, un ordre mondial injuste ».
Ils n’obéissaient pas à une logique d’appartenance : « il n’y a pas de frontières, on n’est pas à l’intérieur ou à l’extérieur, il n’y a pas de cartes d’adhésion ». Ils ont lancé une logique d’inclusivité et d’extension maximale du réseau. N’est-ce pas ce que décrit Naomi Klein, journaliste et militante altermondialiste, quand dans son dernier livre elle use d’un néologisme pour désigner le monde des militants écologistes : « La Blocadie ne figure sur aucune carte, car elle constitue une zone mouvante de conflits transnationaux, qui surgit avec une fréquence et une intensité croissante partout où sont discutés des projets de mines à ciel ouvert, de puits de gaz de schiste et d’oléoducs destinés à acheminer le pétrole des sables bitumineux. Ces poches de résistance, qui entretiennent de plus en plus de liens entre elles, ont en commun une opposition aux ambitions des sociétés minières, gazières et pétrolières, qui, dans leur quête de lucratifs combustibles non conventionnels et à haut risque, explorent sans relâche de nouveaux territoires sans égard pour les conséquences de leurs activités sur les écosystèmes locaux. »
Paul Watson, le fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society, va plus loin quand il compare les militants écologistes à des écoguerriers, à qui il annonce : « Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage ».

L’écologie politique dans sa forme française, représentée notamment par Europe Écologie Les Verts ou par l’écosocialisme répond-elle à ces formes d’engagements qui ne cessent de se développer, comme le montre le site Environmental Justice Atlas qui recense les mouvements de résistance liés à des questions environnementales et qui en a répertorié en juin 2015 plus de 1500 à travers le monde ? N’est-ce pas la figure du militant écologiste elle même qui a évoluée ?

Nous avons demandé à différents auteurs et acteurs de ces mouvements, passés et présents, Stéphane Lavignotte, Michæl Löwy, Jérôme Gleizes, André Gattolin, Daniel Cohn-Bendit et Vanessa Jérôme, de répondre à cette question. A quelques nuances près, ils dressent un même constat : des limites ont été atteintes impliquant désormais une profonde mutation pour pouvoir être en phase avec le militantisme de terrain tel qu’il est décrit par Corinne morel-Darleux, Benjamin Joyeux, le collectif Camille ou Emmanuel Daniel.

Cette mutation, Serge Moscovici, à qui notre revue doit beaucoup, ne la verra malheureusement pas, puisqu’il est parti contempler sous d’autres cieux le monde de l’écologie. Nous lui dédions ce numéro.
À lui, ainsi qu’à ceux qui ont disparus le 7 janvier 2015 dont l’un de nos rédacteurs occasionnels, Bernard Maris, qui écrivait récemment ces mots :« La civilisation commence avec la politesse, la politesse avec la discrétion, la retenue, le silence et le sourire sur le visage. »

NDLR  : Nous sommes conscients que notre analyse peut être complétée ; c’est pourquoi vous pouvez envoyer vos contributions à la rédaction : contact@ecorev.org

Mutations de l’écologie politique

Dossier coordonné par Élise Lowy & Alain Mathioudakis

– p. 2 - Éditorial
La rédaction

– p. 5 - Classique : Psychologie des minorités actives
Serge Moscovici

Dossier

– p. 15 - De l’écologie politique à la polis de l’écologie
Stéphane Lavignotte

– p. 20 - Écologie politique et écosocialisme : au croisement de deux pensées
Entretien croisé entre Michael Löwy et Jérôme Gleizes

– p. 30 - Grandeur, candeur et malheur de l’écologie politique en France
André Gattolin et Daniel Cohn-Bendit

– p. 48 - Engagement et carrières militantes chez Les Verts - EELV : un éternel recommencement ?
Vanessa Jerome

– p. 55 - Après Fukushima, action locale pour un projet politique global
Entretien avec Corinne Morel-Darleux

– p. 62 - L’Inde, laboratoire de l’écologie populaire ?
Benjamin Joyeux

– p. 71 - Grands projets inutiles : la folie des grandeurs
Camille

Kit militant

– p. 79 - Comment faire un tour de France des alternatives ?
Emmanuel Daniel

Utopies(s) 2050

– p. 84 - 2050, la fin de ma transition...
Frédéric Bosqué

Lectures

– p. 93 - La nouvelle société coût marginal zéro - Jeremy Rifkin

– p. 96 - Sortir du capitalisme. Le scénario Gorz - Alain Caillé et Christophe Fourel

– p. 101 - André Gorz. Pour une pensée de l’écosocialisme - Françoise Gollain

– p. 105 - Le petit manuel de la transition - ATTAC

– p. 112 - Qu’est-ce que l’écosophie ? - Félix Guattari

– p. 113 - De la République bananière à la Non-République - Rafael Correa

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message