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"Ecologiser les partis de droite"
mardi 17 mai 2005
Au début des années 70, Patrice Hernu enseigne l’économie à l’Université Paris Dauphine ; ses cours se construisent autour des travaux du Club de Rome. Ancien militant des clubs Léo Lagrange, puis membre du Parti socialiste, il participe, à l’invitation de Jean-Pierre Chevènement, à la rédaction du programme du PS "Changer la vie" (1973), notamment sur les questions environnementales, émergentes à cette époque. Il s’agit selon lui de l’un des premiers programmes politiques où l’on ne s’occupait pas que de "quantité", mais aussi de "qualité" (transports par exemple), mais l’alliance avec les communistes aurait conduit le PS à le jeter par-dessus bord au profit du programme commun, pour en revenir à une conception plus "industrielle et productiviste". À partir de 1979, il prend du recul vis-à-vis du PS, en se tournant vers la sphère associative. En 1989, il est co-fondateur de Génération écologie (GE) avec J.-L. Borloo et B. Lalonde, en charge du programme. Il y anime le courant "Fraternité d’abord" (dont étaient membres Sergio Coronado, Noël Mamère, Stéphane Pocrain...). Après GE, ce sera l’aventure centriste, puis l’UMP. Actuellement, P. Hernu est président d’Écologie bleue et travaille au Ministère de l’écologie. Retour sur un parcours qui illustre les ambitions et les limites d’une stratégie d’écologisation des partis de droite.
EcoRev’ - Comment passe-t-on de GE à l’UMP ?
Patrice Hernu - L’effondrement de Génération écologie est important ; il marque les limites de l’idée d’un mouvement écolo indépendant qui puisse travailler à la fois avec la droite et avec la gauche, tout en étant non-Vert et donc en sortant de l’écologie protestataire (même si celle-ci avait été nécessaire aux origines). L’échec d’une alliance avec les Verts (en 1993) a amené ces derniers à faire le choix de la gauche, et GE celui du centre-droit ou du centre-gauche. Il y a eu plusieurs tentatives. Au départ, l’idée était plutôt de former un mouvement de centre/centre-gauche, avec Mìchel Rocard, J.aqcques Delors, Brice Lalonde et bien d’autres. Mais l’accession de M. Rocard à la présidence du PS a ruiné cet espoir. Par ailleurs, Noël Mamère et d’autres ont eu leur propre stratégie (avec Tapie, les centristes, etc.). Au Congrès de Laval, GE s’est coupé en deux. Je suis devenu secrétaire général, sur un accord politique qui prenait acte de l’impossibilité de constituer un grand parti qui réunirait tous les mouvements écolos, et aussi de l’impossibilité de constituer un parti écolo important à droite. C’était la fin de ce que nous avons appelé "l’illusion du pôle autonome". On s’est mis d’accord sur une motion "Cathédrale" - au sens de Malraux - qui insistait sur l’importance d’un supplément d’âme en politique, que seule l’écologie était capable d’apporter, mais apporter précisément aux grands partis politiques - bref, qu’il fallait écologiser les grands partis. Les partis de droite ont été consultés, et seule l’UDF a été intéressée. Mais B. Lalonde - qui a toujours été un libéral au sens anglo-saxon du terme, c’est-à-dire assez proche de Madelin, à la fois pour l’ultra-libéralisme en matière d’économie de marché et libertarien en ce qui concerne la libéralisation des drogues douces, etc. -a hésité à s’engager formellement. Cela a été l’occasion d’un second éclatement.
J’ai donc fondé Ecologie bleue (EB), avec Force démocrate (FD, de François Bayrou) et les sociaux-démocrates (André Santini). FD est le premier parti généraliste qui ait intégré dans sa charte fondatrice les questions d’écologie. Les centristes ont eu une histoire écolo avant même les mouvements verts. A. Diligent (Union centriste) avait voulu faire un mouvement écolo au sein du Centre des démocrates sociaux dans les années 70. Bayrou a été écolo dans sa jeunesse, mais un écolo un peu spirituel (il était dans les mouvements Lanza del Vasto). Il n’était donc pas hostile à cette idée, même s’il n’avait pas la même écologie que nous. C’est plus une écologie à la Goldsmith, à la Waechter, mais il y avait une ouverture. Borloo était là aussi, et comme il avait été co-fondateur de GE, cela facilitait l’intégration. Avant qu’il soit écolo avec son vélo, Lalonde avait aussi voulu adhérer au CDS, mais il avait été jeté. Donc, il y avait un terrain favorable. De plus, il y avait un espace politique à droite sur cette question. Il n’y avait plus vraiment de groupes écolos existants, et du côté de la droite républicaine, c’était impensable de développer ces idées. Ils étaient encore dans une vision jacobine et centralisatrice, incompatible avec l’idée de gestion territoriale. L’UDF avait une vision européenne et décentralisatrice, l’idée qu’il puisse y avoir à la fois une globalisation et un contre-pouvoir citoyen ne les effrayait pas trop. On pouvait donc y faire un nid et développer une branche écologiste dans une optique politique de gouvernement effectif. Quand les différentes composantes de l’UDF ont fusionné (entraînant le départ de Madelin), Bayrou a voulu constituer une sorte de relève à la droite républicaine gaulliste défaillante (RPR), mais il a oublié de maintenir une diversité dans les composantes et des idées. Le courant écolo - qui avait fait beaucoup d’adhérents - a été relégué par les formations qui entraient dans cette nouvelle UDF. On ne reconnaissait pas qu’une composante écolo pût être co-fondatrice d’un grand mouvement politique. J’ai quand même rédigé le programme sur le développement durable (réalisé en 1997 et toujours diffusé [1] ). Sur cette lancée, on s’est dit que s’il apparaissait un grand parti qui reconnaisse une multiplicité de composantes et qui ait vocation majoritaire, c’est là qu’il fallait porter l’écologie. C’est pour cela qu’Ecologie bleue -ce petit mouvement- a été l’un des 5 mouvements fondateurs de l’UMP, le 9 novembre 2002.
Écologie Bleue était-elle la seule composante écolo ?
Nous avons envisagé, un temps, de créer une plate-forme commune entre les différents mouvements écolos de droite, afin de faire entendre une seule voix. Mais cela n’a pu se faire. GE (qui a accolé à son nom Les Bleus) n’a pas souhaité revenir sur sa position. Cap 21 ne voulait pas rejoindre un mouvement trop important et ne souhaitait pas non plus s’associer à GE... Le MEI a voulu maintenir son autonomie. Nous avons estimé, à EB, qu’il valait mieux entrer dans un parti majoritaire.
Cela permettait une meilleure visibilité ?
En fait, nous nous sommes aperçus qu’il y avait deux lignes politiques exprimées à l’UMP sur la question de l’écologie. La première voyait en EB une simple caution ; le but était de l’utiliser pour faire son marché dans le panier des Verts et séduire une partie de l’électorat centriste qui vote écolo. C’est une position stratégique visant à geler une partie de l’électorat des Verts. Nous, nous considérions que si la politique environnementale des Verts était la bonne, il n’y avait pas de raison de créer autre chose ! Par conséquent, si on a créé une autre écologie - que j’ai appelé bleue - cela ne veut pas dire qu’on soit contre eux, c’est parce que l’on pense qu’il faut faire autrement, et notamment nous considérons qu’il n’y a pas d’ennemi, qu’on est tous solidaires, qu’il faut faire avec tous les acteurs, de manière moins normative, moins étatique (à la limite, la conception des Verts est plus proche de celle du RPR sur le rôle de l’Etat par exemple). La seconde ligne politique était de définir une écologie avec les élus et les cadres afin que cette idée avance vraiment dans l’UMP, de les former, même si du coup la plate-forme devait être moins ambitieuse. Parce que si on définit une plate-forme écologiste de l’UMP qui n’est pas acceptée par ses parlementaires, qu’est-ce qui va se passer ? Ce que l’on a vu finalement : le Président parle seul et rien ne suit par derrière ; de grandes déclarations sur la comète, et puis, au moment où il faut voter les lois, plus rien ! Il valait mieux une plate-forme réduite et acceptée par les parlementaires qu’une plate-forme ambitieuse qui ne voit jamais le jour. Sur le plan de la tactique électorale, nous disions qu’il y a plus d’électeurs de droite déçus que l’on peut remobiliser par l’écologie, en leur proposant des plates-formes crédibles, qui correspondent bien aux exigences du temps, qu’il n’y en a à conquérir sur l’électorat centriste et de gauche.
La stratégie finalement retenue semble pourtant avoir été la première.
La désignation des candidatures aux élections régionales de 2004 a effectivement montré que tous les candidats d’EB, même quant ils étaient en situation d’être désignés par les appareils départementaux de l’UMP, ont été virés (l’équipe Juppé a eu une lourde responsabilité dans cette décision). Nos propositions politiques (pour des régions durables) n’ont pas non plus été retenues (les élus intermédiaires y étaient pourtant favorables, mais la direction de l’UMP n’a rien voulu savoir, alors que nous avions un contrat signé avec Juppé). Ça a été le clash. Une tentative de faire des listes unies avec les différents mouvements écolos n’a pas pu se faire (en raison des contraintes techniques - aux élections régionales et européennes - et financières). Pour ma part, j’ai conduit une liste dans le Nord sous l’étiquette de Pasqua - ce qui était une erreur politique, mais une expérience intéressante sur le plan des adhésions ! Cela m’a montré que, même dans les électorats gaullistes, le discours environnemental trouvait un écho favorable (par exemple sur la question de la souveraineté environnementale). Ce qui prouve que le discours écologique peut s’adresser à tous les électeurs.
Quelle est la situation actuelle d’Ecologie Bleue ?
J’ai été exclu de l’UMP. J’ai refondé un réseau politiquement indépendant des partis de droite et du centre. Le statut juridique d’EB est incertain... Par contre, France Europe Planète Bleue, réseau d’informations et de travail, fonctionne bien. Si EB au sein de l’UDF affichait 5000 adhérents (en réalité 1200), 4 000 à 5000 à l’UMP (mais c’étaient pour l’essentiel des adhérents de l’UMP qui s’intéressait à la question), aujourd’hui ce réseau a plus de 40 000 affiliés, mais ce n’est plus une composante politique (il doit y avoir des Verts dedans !).
Ce tableau tend à montrer qu’il est difficile de faire émerger une vision singulière de l’écologie à droite.
À droite ou à gauche, c’est la même interrogation qui conduit à des réponses différentes. Si l’écologie est un supplétif des grands partis, elle ne sert à rien ! Cap 21 existe, même s’ils ne sont pas nombreux, grâce à la personnalité de Corinne Lepage. Ce mouvement a certes une doctrine politique plus affirmée, mais il ne compte pas dans les rapports de force à droite. GE existe encore, autour de F. Gamerre : même s’ils ne sont plus que 260 adhérents et si Brice n’est plus actif, reste l’image et le nom. GE défend encore l’idée qu’il faut peser de l’extérieur, mais leurs cadres sont tous membres de l’UMP ! La stratégie politique n’est pas claire... Le MEI est davantage un réseau d’affiliés, qui incarne une écologie environnementaliste et naturaliste. Et puis nous, qui ne sommes plus un mouvement, mais un réseau, dont les contours politiques sont devenus plus flous... Un avenir ensemble - toutes les composantes de droite - me semble impossible (en raison d’incompatibilités entre les personnes, dont on a oublié le sens et les raisons). Il y a, me semble-t-il, un manque d’adaptation de ces mouvements aux nouvelles questions de l’écologie (le climat, le développement durable, la gouvernance...). Mais surtout, il y a le fait de ne pas prendre en compte que l’écologie est la propriété de tout le monde. Quand on le disait, c’était nouveau, mais maintenant, c’est une évidence ; donc, si on n’est pas bon dans les domaines que l’on prétend prendre en charge, on est très vite déconsidéré. Les jeunes qui viennent dans ces mouvements, ils veulent un engagement, une éthique, mais aussi une compétence de la part des cadres. Chez Corinne, et autour d’elle, on trouve une compétence. Au fond, s’il devait y avoir une alliance, l’idéal serait de pouvoir reconstituer un pôle entre ceux qui sont restés à l’UMP, ceux qui sont à l’extérieur et le groupe de Corinne : cela créerait un pôle de compétence de l’écologie à droite, qui existerait médiatiquement. Mais je suis moins convaincu que ce pôle existerait dans le rapport de force politique.
Je suis toujours dans l’idée que la bonne solution est d’écologiser les grands partis. Et que l’UMP et l’UDF devraient enfin accepter de faire leur mutation ! Jusqu’ici, l’écologie n’est pas encore une priorité dans ces partis. Il faut continuer le travail. Par exemple, l’équipe Sarkozy nous considère comme une force d’appoint, qui doit, encore une fois, faire ses preuves. Encore que N. Sarkozy lui-même ne soit pas insensible à ces questions ; mais avec son entourage, on voit bien que ce sera difficile...
Pourtant, avec l’implication du président...
L’Élysée nous demande de revenir à l’UMP. Mais pourquoi faire ? La volonté, semble-t-il, est de combler un vide militant entre le discours de J. Chirac et le discours de N. Hulot. Il n’y a que le groupe d’EB qui ait tenté de définir une écologie différente. Mais on nous fait bien comprendre nos faiblesses en termes de militants et de présence médiatique. Par conséquent, nous sommes relégués dans des rôles subalternes. On nous incite à développer nos réseaux, notamment en vue de l’élection présidentielle de 2007, où l’on aura besoin d’écologistes capables de définir un programme différent de celui des autres ; et à ce moment-là, on fera appel à nous... Mais entre temps, on ne nous dit rien sur l’aide à nous apporter pour nous développer. Il faut que la droite face son évolution par rapport à ces questions. Tout cela ne se fera pas avec le concours des appareils, mais des militants, des réseaux, des électeurs, qui pourraient faire pression sur les élus. Nous avons ainsi pensé créer une sorte d’ATTAC de droite, mais le projet n’a pas fonctionné (en raison d’antagonismes théoriques, notamment avec les néo-libéraux). Nous voulons créer aussi une ligue européenne pour l’environnement, qui fera directement pression sur les élus, mais qui ne refuse pas de travailler à l’intérieur des partis. L’objectif essentiel est de peser sur les cadres intermédiaires...
Nous sommes quand même face à une situation paradoxale, où pour la première fois la droite construit une politique législative importante dans ce domaine, où le président fait de cette question une priorité politique (sur le plan international notamment)...
On pourrait gloser sur le fait que ce n’est qu’un discours... Mais je n’adhère pas à cette idée ; je dis qu’il est dommage que les parlementaires et les appareils ne nous aient pas aidé à embrayer plus vite sur ce discours. Nous perdons du temps et de la crédibilité politique. Maintenant, le discours de J. Chirac, inspiré par N. Hulot et d’autres, finira par convaincre les électeurs, et les électeurs auront raison sur leurs élus. On est dans la bonne voie : la charte de l’environnement est une avancée considérable. Le président a la volonté pour aller de l’avant. Mais il faut aussi voir les difficultés que, par exemple, le ministre de l’Environnement peut avoir avec la loi sur l’eau, où les élus, sous la pression des lobbies, ne sont pas prêts à franchir le pas et surtout n’ont pas acquis la culture écolo. Par exemple, ils sont encore persuadés que prendre des mesures dans l’agriculture va conduire à faire des agriculteurs nos ennemis ; ils n’ont pas compris qu’on pouvait parfaitement aider l’agriculture française à sortir par le haut, par une agriculture de qualité, et qu’ainsi on fera des agriculteurs nos alliés de demain. On est encore dans une culture de lobbies et d’électorats. En revanche, la distance entre la pratique politique de certains élus et le discours présidentiel ne va pas pouvoir perdurer. Le développement durable et la politique de l’écologie, c’est se chercher des alliés ; et les alliés ne sont pas forcément dans les plus proches.
Depuis le temps que vous êtes dans la droite, comment qualifier cette évolution ?
Je noircis sans doute le tableau, car l’évolution est considérable ! Elle se voit dans l’écoute : il y a 5 ou 10 ans, quand on disait untel est écolo, c’était l’ennemi ; il y avait un blocage. Aujourd’hui, on accepte de discuter avec lui ; qu’il y ait ou non accord ensuite, c’est autre chose. C’est aussi que les élus veulent faire par eux-mêmes ; mais comme ils n’ont pas le background culturel, ça reste souvent superficiel. Mais le pied a été mis dans la porte, et elle ne se refermera pas. C’est aussi la société qui pousse...
Des thématiques comme le développement durable aident-elles à cette ouverture ?
Oui, d’autant plus que le développement durable tend à devenir l’auberge espagnole ! Mais les milieux néo-libéraux sont très hostiles à l’idée (en oubliant même l’origine libérale américain de ce concept !).
Qu’est-ce qui vous sépare encore des Verts ?
Je ne connais pas les thèses des Verts aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’ils pensent, je les entends parler de tout sauf d’écologie. Mais je crois qu’ils ont loupé des trains - cela s’explique par un marxisme mal reverdi - comme sur les questions liées au nucléaire (notamment sur le rapport entre l’effet de serre et l’énergie dans le monde - il faut être objectif sur ces questions). Et sur les mécanismes de régulations internationaux (comme les droits à polluer), il y a encore une défiance instinctive qui associe tout cela à des politiques néo-libérales. Il y a de vrais débats sur lesquels les Verts ne sont pas présents (comment réellement négocier les accords de Kyoto par exemple). Il faut traiter ces questions sans tabou, et je n’ai pas le sentiment que les Verts soient en mesure de le faire. Ils sont sans doute préoccupés par les questions de citoyenneté territoriale, mais je ne les vois pas maîtriser une doctrine sur tout cela.
Et du côté de l’extrême droite ?
L’extrême droite a compris que dans l’idée de conservatisme, il y avait un lien avec l’environnement. Puisque protéger l’environnement, c’est aussi le conserver et s’il faut conserver l’environnement, pourquoi ne pas pousser le conservatisme jusqu’au bout de sa logique... Il y a donc des idées qui sont reprises en un sens populiste, parce que les partis qui devraient les prendre en charge ne le font pas, et donc c’est recyclé par les partis d’extrême droite. Et il ne faut pas non plus oublier la tradition de ces mouvements dans leurs relations avec la nature (l’idéal du retour à la nature, etc.). Ils le font n’importe comment bien sûr, en gâchant des revendications avec un tralala idéologique tout à fait scandaleux ! Cela induit un effet pervers, puisque les partis conventionnels hésitent à utiliser des thèmes qui sont mobilisés par l’extrême droite, ou détournés par ces partis. Si l’on prend par exemple De Villiers, son livre sur les abeilles [2] montre qu’il est prêt à prendre n’importe quel thème et à faire de la contre-éducation populaire pour faire avancer sa thèse, et je crois que ce n’est pas profitable à l’écologie. Cela ne doit pas devenir la nourriture du populisme, au risque de déconsidérer sur le long terme l’écologie. Mais néanmoins, cela montre que c’est un thème important pour tout le monde.
Propos recueillis par Bruno Villalba
Plus d’informations : http://b.ecologie.free.fr/
[1] UDF, mars 2002, Projets Partagés. Un environnement de qualité : pour une société de développement durable.
[2] Philippe de Villiers, Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés. Un scandale d’État, Paris, Albin Michel, 2004.