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Édito "Dans les friches de l’écologie politique 2" - mini-dossier

Grenelle : jeu d’acteurs… de l’environnement

dimanche 28 septembre 2008, par La rédaction

On dira ce que l’on voudra, dans les temps qui viennent, avec plus ou moins d’arrières pensées et en étant plus ou moins bien informés sur les projets, textes de loi et autres décrets décevants… Il reste que, lors de son annonce, le Grenelle de l’environnement est venu surprendre bien des écologistes qui ne voyaient dans le candidat Sarkozy qu’un illusionniste sans vergogne, capable de tout promettre sans conséquence.
À l’orée de cet été 2008, et malgré les bonnes dispositions de plusieurs ONG à l’égard du processus mené par Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, la plupart des observateurs relèvent déjà dans les faits (et le projet de loi qui tarde déjà à passer au Parlement) que les grandes promesses s’évanouissent l’une après l’autre : des OGM aux autoroutes, de la protection de la biodiversité aux écotaxes... Les renoncements et les accrocs s’accumulent.
Mais, pour comprendre à quel point ce Grenelle a pu intriguer et étonner, il faut se replonger dans l’ambiance de ce printemps 2007 lorsque, les élections à peine passées, l’annonce en fanfare de ce grand "remue-méninges" a mis sur la sellette plusieurs ONG (membres de l’Alliance pour la planète) et responsables politiques (dont la candidate et ancienne ministre Dominique Voynet, qui ne cachait pas qu’elle aurait aimé que Lionel Jospin prenne une telle initiative en son temps). Les ONG ont posé leurs conditions… Acceptées ! La surprise le disputait à l’étonnement, chez de nombreux écologistes sincères et engagés : Sarkozy allait-il faire ce que ni la gauche ni les écologistes n’avaient osé ?
Retour sur ce Grenelle de l’environnement, en trois articles, donnant trois points de vue. Erwan Lecoeur, sociologue, prend l’événement sous l’angle d’une mise en scène et d’un "jeu d’acteurs", dans lequel compte moins ce qui a été décidé que la rencontre et les repositionnements qu’elle implique, pour tous ceux qui font de l’écologie (ONG, mouvements, acteurs divers). Fabrice Flipo, ingénieur et philosophe, revient sur la façon dont le Grenelle s’est mis en place et ce que ce processus révèle de l’absence de prise en compte de l’écologie politique et d’une véritable "durabilité des macrosystèmes techniques" (Illich). Enfin, la sénatrice (Verts) Marie-Christine Blandin a dirigé l’atelier 6 du Grenelle et fait un bilan de ce qu’elle a vu et vécu, durant ces semaines de concertation : sans illusion sur les résultats, elle explique que cette situation parfois inconfortable lui a paru néanmoins nécessaire, et même parfois fructueuse, pour faire avancer les esprits.