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Ecosophie ou barbarie

mai 2000, par Valérie Marange

D’une économie élargie à une écologie mentale

L’écologie politique est aujourd’hui arrivée à un point de développement important, qui ne lui confère pourtant qu’une efficace très réduite. On l’observe par exemple dans le domaine des émissions de CO2, qui n’ont reculé depuis Tokyo que dans la CEI, pour cause de désastre économique. Cette impuissance de l’action politique conduit certains observateurs à la conclusion que le levier réside aujourd’hui, non pas dans une fallacieuse "démocratie économique" , mais dans les modes de vie et les aspirations culturelles [1]. Le niveau d’émission de CO2, de production de déchets en général dépendent bien sur des stratégies du marché (flux tendus par exemple) et des politiques de transports mais aussi des habitudes de consommation, des comportements face au travail, des modes d’habitats, des satisfactions trouvées dans la vitesse, etc. Si la pensée écologiste nous a appris l’importance des "externalités", négatives ou positives, ressources minières ou ressources humaines pour l’économie "restreinte" [2], il n’est pas impossible que la surdétermination la plus forte, aujourd’hui, soit du coté des externalités subjectives, c’est à dire des mentalités. Les valeurs économiques sont comme toutes les valeurs, elles dépendent du crédit qu’on leur accorde, comme on le voit avec les phénomènes d’"euphorie" ou de "panique" boursière. D’autre part, le mouvement capitalistique lui-même dépend de plus en plus des productions immatérielles, autrement dit des affects de ses opérateurs, qu’elle s’efforce de capter, comme on le voit très bien dans la "nouvelle économie", qui est en partie une récupération des énergies bénévoles investies dans le développement de l’Internet [3]. Il y a donc des enchainements permanents entre environnement physique, économique mais aussi affectif et mental, et qui font que nous ne pouvons plus séparer, comme le faisaient les marxistes, les infrastructures matérielles des superstructures idéologiques. Et la question pratique la plus urgente pour la politique écologiste pourrait donc être de travailler, plus que les leviers du pouvoir au sens restreint, ceux de la micro-politique des valeurs, des affects et des façons de vivre. A une économie élargie, il faudrait donc faire correspondre une politique et une écologie élargies.

L’écosophie : un plan de consistance à multiples entrées

L’utopie ou la mort... Ce cri de Dumont sonne un peu étrangement, dans nos temps apathiques. C’est cette apathie, cette impuissance subjective qui inquiète le plus Félix Guattarri au moment où, il y a une quinzaine d’années, il propose d’élargir le paradigme écologique au champs des sociétés et des mentalités [4]. Cette proposition découle de son travail avec Gilles Deleuze sur les processus subjectifs à l’œuvre dans le capitalisme, qui libère l’inventivité mais la retourne aussi en "anti-production" [5]. Elle provient aussi de son travail clinique, mené à La Borde notamment dans la foulée de la "psychiatrie institutionnelle", pour laquelle c’est l’environnement dans ses différentes composantes qui est déterminant dans les formations subjectives et leurs pathologies [6]. L’écosophie félicienne exprime en même temps une tendance forte dans l’écologie scientifique, à transversaliser de plus en plus l’analyse des "milieux" associant des éléments naturels et artificiels, des espèces animales ou végétales et des modes de vie humains [7]. L’ethnobotanique [8], la discipline dite de la biodiversité, la sociologie de l’environnement mais aussi des sciences et des techniques, n’ont cessé depuis de confirmer de telles hypothèses, de faire de l’environnement l’opérateur d’une interdisciplinarité entre sciences dites dures et sciences humaines [9]. Bien loin des modèles organicistes ou déterministes, elles ont contribué à affirmer des visions "compréhensives" des relations sociales en même temps que de l’environnement, faisant fonctionner non pas seulement des "systèmes" mais des relations entre différents points de vue actifs, des pôles de valeur [10]. Si "biologisation" du social il y a ici, c’est au sens où la vie elle-même est relation, c’est sur la base d’une philosophie du vivant qui lui confère une capacité politique immanente. Même pour une amibe, vivre est d’abord "préférer et exclure", composer ses rencontres et son milieu, affirmait Georges Canguilhem, philosophe médecin qui forma Deleuze comme Foucault. Chez Deleuze-Guatarri, d’une autre façon chez Latour et Stengers [11], celle leçon d’écologie devient une véritable ontologie des relations : ce qui est important, ce n’est pas tant ce qui se passe dans tel ou tel pôle de transcendance (l’Etat, le Sujet, la Nature...), c’est ce qui se passe "entre", ce qui rend l’agencement plus ou moins productif, ouvert, vivant. Dans cette ontologie , la division entre nature et culture ou nature et artifice n’a plus lieu, l’essentiel étant que les "machines" soient désirantes. La création est le sens de la vie, et l’écosophie guatarienne non pas conservatrice mais constructiviste. Il ne s’agit pas ici de garder l’être, mais de produire des milieux vivables et vivants.

L’écosophie, on le voit, est à l’instar des dispositifs qu’elle décrit et promeut un "rhizome", un ensemble de plateaux plus qu’une arborescence ordonnée, une synthèse de nombreuses rencontres entre des foyers de subjectivation disparates, hétérogènes. S’il s’agit de faire passer quelque-chose entre les disciplines scientifiques et techniques diverses, l’écosophie s’efforce aussi de répondre à un problème concret auquel est confrontée une écologie politique émergente, celui d’opérer des alliances ou des alliages entre des pôles de singularisation éclatés, mutants, en prise sur des questions de modes de vie : cultures minoritaires, féministes, usagers de la santé, homosexuels, chômeurs.... A tous, ainsi qu’à certains pans de la subjectivité ouvrière classique(du syndicalisme par exemple) Guattari propose de travailler ensemble les conditions concrètes de l’habiter, tout en construisant une transterritorialité entre leurs différentes langues vernaculaires. La parution des Trois écologies suit de peu l’"Appel pour un arc en ciel" et sa tentative de trouver entre différentes tribus minoritaires des modes de coexistence propres à renouveller les coordonnées classiques du politique. Quel que soit le bilan de cette tentative, elle s’inscrit pour le moins dans une tension toujours vivante, même si elle pris quelques coups, de "faire de la politique autrement".

Soigner la vie anormale des gens normaux

Le projet "écosophique" s’affirme donc simultanément sur un plan scientifique et philosophique, clinique et politique, éthico-esthétique. Ce qui inquiète ici Félix, c’est la vie anormale des gens normaux, c’est à dire la passivité devant le désastre matériel, l’infantilisation par les médias et l’isolement, l’arrêt de la production subjective de virtualités, voire la régression vers des micro-fascismes. C’est bien là-dessus qu’il faudrait agir, mais " il est difficile d’amener les individus à sortir d’eux-mêmes, à se dégager de leurs préoccupations immédiates et à réfléchir sur le présent et le futur du monde. Ils manquent, pour y parvenir, d’incitations collectives" [12]. Comment sortir l’individu contemporain de sa narcose fataliste ? Praticien en même temps que théoricien, Félix ; propose de nouveaux "agencements collectifs d’énonciation" de "nouveaux enlacements polyphoniques entre l’individu et le social". Une nouvelle productivité des subjectivités doit être soutenues par de nouveaux dispositifs concrets, dont des esquisses sont repérables dans nos sociétés, avec les réseaux d’internautes, les collectifs d’usagers ou - déjà - de chômeurs, le "syndicalisme territorial" des banlieues ou des campagnes. C’est depuis ces nouveaux territoires d’existence que l’on produira des univers de valeurs permettant aux individus de s’accrocher au chaos.

La pratique se déroule toujours au sein de groupes. Loin de résulter d’un abstrait englobant, d’un idéal quelconque même "écologiste", elle exprime ce qui se passe concrètement dans le dispositif collectif qui la produit. Ainsi, l’isolement du téléspectateur, même bien informé de la dégradation du monde, ne produit par lui-même aucune pratique positive. Les agencements post-médiatiques, ceux des réseaux d’échanges sur l’Internet ont su ces dernières années ouvrir une brèche concrète dans la normalisation massive des subjectivités . De la même façon, des avancées environnementales et sociales importantes ont été possibles, dans des localités instaurant des formes de démocratie participative où tous les aspects de la vie quotidienne - urbanisme, santé, chômage - sont pris en charge collectivement. Ici ou là, de petites machines écosophiques efficaces indiquent une certaine vitalité des territoires et de la socialité, tout en s’employant à la restaurer : associations de quartier ou de vallée, d’usagers des transports ou de la santé, de chômeurs, ateliers d’écriture ou cafés de philosophie, chartes intercommunales pour l’environnement, réseaux d’échanges gratuits de savoirs...

C’est à cette émergence de pratiques sociales nouvelles que nous devons aujourd’hui être attentifs, car elles constituent le laboratoire vivant de l’utopie qui vient. En même temps que des territoires existentiels concrets, en prise sur des dimensions sensibles de l’existence, elles produisent des univers de valeurs alternatifs au nihilisme de masse, à l’abandon comme à la désespérance. Il existe une écologie sociale et mentale spontanée, particulièrement bien repérée dans les pays du Sud, où le soutien mutuel est vital. Ce n’est pas par hasard que de nombreuses ONG, ces dernières années, ont mis l’accent sur le soutien à de telles trames de socialisation, souvent portées par des femmes. Des groupes comme Aides et Act-up prouvent aujourd’hui que la bataille contre le Sida sera gagnée ou perdue non seulement au niveau des laboratoires, mais dans la connexion de ceux-ci avec les collectifs de malades, souvent en Afrique des femmes pauvres et veuves, chez nous des homosexuels, des prostitué(e)s ou héroïnomanes. Là encore, c’est aux externalités de la "politique restreinte" que nous sommes confrontés, à leur efficacité propre. C’est cette efficacité qu’une politique écosophique s’efforcera de démultiplier, en extension et en intensité.

D’un matéralisme utopique ...

Ainsi la consistance éthique du projet n’est elle jamais séparée de la question, non pas du pouvoir, mais de la puissance, de l’efficacité. La distinction entre ces deux figures est importante. La question, si l’on se rappelle bien, est de construire de conditions concrètes, collectives, permettant à l’individu de sortir de ses intérêts de court terme, de sa course au pouvoir et au profit, pour penser et construire ses rapports au monde, à l’altérité, au temps. Ceci conduit à favoriser, voire à créer de façon volontariste, des formes de collectifs intégrant de façon non exclusive des dimensions de la finitude et de l’infinitude, qui font également défaut dans la "normopathie actuelle", et sont également importantes pour une écologie généralisée des pratiques.

A sortir de son indifférence au désastre écologique et social, le "sujet pacifié" célébré par Marcel Gauchet a en effet quelque chose à perdre, puisqu’il y prend conscience de sa finitude, de son altération, de ce que Blanchot nommait son "impouvoir". Aussi convaincante que soit pour certains la fiction du sujet politico-moral transcendant, elle n’empêche qu’il soit soumis comme chacun à des interdépendances, des politiques de santé ou d’urbanisme, ses propres fragilités comme vivant. L’écosophie recourt au "principe de cruauté" [13], elle est d’une certaine façon un matérialisme absolu, l’humour du corps s’adressant à un esprit dominateur, maitre et possesseur de la nature. "Vivants dans la politique desquels leur condition d’être vivant est en question" selon les mots de Foucault, nous aurions tort de laisser à d’autres le soin de gérer nos corps et notre environnement matériel. L’écologie sociale est d’abord une politique des gens concernés sur les questions qui les concernent, des vivants sur la vie qu’ils vivent, des habitants sur le territoire qu’ils habitent, des vieux ou des jeunes sur la façon de vivre leur âge. C’est une biopolitique de l’implication en rupture avec le schéma technocratique ou assistanciel. En même temps, elle ouvre tout un champ de possibles à des initiatives nouvelles, pour décloisonner les questions de la maladie, de la vieillesse, des relations amoureuses, familiales, de la solitude, de la difficulté existentielle , etc.

... à une écologie du virtuel...

En effet, il ne s’agit pas ici de chanter seulement l’analytique de la finitude, mais de lui trouver une nouvelle compatibilité avec le thème du possible ou du virtuel. Il y a bien, dans la crise actuelle de l’écologie sociale, un problème de perte de réalité. Mais celui-ci ne concerne pas seulement les "sauvageons du virtuel", mais aussi bien ceux qui, dans le salon télé de leur résidence sécurisée, croient le monde pacifié et leur subjectivité close, vouée à la seule altérité intérieure. D’autre part, le pouvoir de l’imagination ne pose pas en lui-même problème, mais seulement dans la mesure où il se déconnecte de toute production de réalité, et tourne à vide sur le seul mode du fantasme. Les nouvelles techniques dont celle de la communication ne sont pas univoques, elles offrent des possibles et pas seulement du "probable", de l’inéluctable. Le chaos lui-même n’est pas doté de valeurs seulement négatives, en nous déterritorialisant des soumissions traditionnelles, en nous indiquant aussi les limites de la rationalisation. C’est pourquoi l’écosophie ne saurait être appel au renoncement, au raisonnable, ni, comme l’a cru Jonas, à la peur. L’opposition entre matérialisme et utopie, qui remonte à une certaine normalisation du mouvement ouvrier, doit au contraire être battue en brèche. C’est une question de santé mentale de base, comme l’a admirablement montré Ernst Bloch, que de pouvoir espérer activement, développer des utopies concrètes [14]. C’est faute de pouvoir accomplir une telle pragmatique désirante, que le sujet contemporain devient normopathe, absorbé par la "fatigue d’être soi" voire renvoyé à la seule expression violente. Nulle responsabilité authentique ne peut être exercée si elle considère l’avenir comme écrit,coupe les ailes aux potentialités humaines, proposant la résignation et le cocooning comme sagesse de vie.

...et des pratiques

Il ne s’agit donc pas de proscrire, d’écraser dans des affects tristes les virtualités singulières, mais d’en promouvoir une écologie, une coexistence, au travers de ce que Stengers nommera plus tard dans le domaine des sciences une "écologie des pratiques", qui cesseraient de se disqualifier mutuellement, d’opposer la liberté de l’un à celle de l’autre, la pensée normale à la déraison. Il ne s’agit pas ici seulement, Guatarri comme Stengers l’affirment, de se soumettre à un impératif de tolérance, à un catéchisme sur le "gout des autres". Il s’agit de comprendre -comme on le voit très bien dans les coopérations interdisciplinaires- que ma singularité, comme ma puissance d’agir commence là où, non pas s’arrête mais commence celle de l’autre. La pluralité des points de vue, qui me sort du narcissisme consensuel des formatages médiatiques de subjectivité, m’ouvre aussi l’espace des n points de vue, de la coopération dans la compréhension et la production du monde. Pour ces deux raisons, "j’ai non seulement à l’accepter, mais à l’aimer pour elle-même ; j’ai à la rechercher, à dialoguer avec elle, à la creuser, à l’approfondir..." [15]

On retrouve ici le schème deleuzien de la différence et de la répétition, ou celui de Tarde sur l’invention et la coopération. L’écosophie est une philosophe de l’entre, mais aussi du "et", de la disjonction non exclusive. C’est cette idée qui motiva, dans l’expérience de l’"Arc en ciel", la règle dite du "consensus-dissensus", permettant à chaque composante de travailler librement avec les autres sans jeux de majorité ou d’hégémonie, en continuant d’approfondir sa propre singularité. L’application en est évidemment complexe dans le jeu "politique" au sens restreint, celui de la représentation élective. Reste qu’une telle virtualité trouve des applications concrètes dans des alliances de "minorités", entre Act-up et les collectifs de sans-papiers par exemple. Reste aussi que comme aspiration, elle ouvre des perspectives intéressantes pour sortir d’un jeu politique démocratique aujourd’hui dominé par la corruption, et d’une certaine atmosphère de guerre sociale, de disqualification des uns et de cynisme des autres. Et sans doute une telle écologie de la politique, des rapports politiques entre les humains, dont les relations meurtrières de la circulation routière sont un contre-modèle, est-elle le "prix" à payer pour enrayer le flip climatique. On retrouvera ici d’autres évocations philosophiques, qui font de la terre le "tiers espace", ou le "grand dehors" ramenant les humains à une éthique de coexistence et d’hospitalité [16]. Ce que nous indique ici en plus Guattari, c’est que ce "prix" pourrait être bien doux à payer, s’il nous sortait en même temps de la souffrance associée à l’état actuel de la cité subjective, et des horizons barbares qu’ils nous promet. En même temps, il nous fournit un programme de travail concret, celui de favoriser partout l’émergence de nouveaux territoires d’existence, de nouvelles trames de socialité et pôles de valeur.


[1B.Kallaora, "Pensée écologique et enjeux de société", Etudes sociales, 1997, ndeg.125. et "Quand l’environnement devient affaire d’Etat, in Anthropologie du politique, Ed. Abélès M. et Jeudy H.P., Paris, Armand Collin 1997

[2Passet, René, L’Economique et le vivant, Payot, 1982

[3Yann Moulier-Boutang, "La revanche des externalités", in Futur antérieur

[4Guattari, Félix, Les Trois Ecologies, Galilée, Paris, 1988, 2000. Voir aussi "Pratiques écosophiques et restauration de la cité subjective", in Chimères ndeg.17, ainsi que le dossier consacré aux Arts de l’Eco dans Chimères ndeg.28

[5Deleuze et Guatarri, Capitalisme et schizophrénie, L’Anti-Œdipe, Minuit 1972 ; Mille Plateaux, Minuit 1980

[6Cf. par exemple la revue Recherches, "Histoires de La Borde", mars avril 197X

[7L’écologie scientifique a désormais pour objet "les interrelations entre environnement, génétique, physiologie, toutes les sciences des milieux naturels mais également les sciences sociales et économiques qui deviennent même dominantes s’il l’on associe la biodiversité à la question du développement durable", C. Lévêque, "La biodiversité : un avis d’écologue", in Natures, sciences, sociétés, 1998/03, vol. . ndeg.1(Dossier, l biodiversité, un problème d’environnement global)

[8Audricourt, "Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d’autrui", in L’Homme, II (1), pp 40-50

[9Marcel Jollivet, Sciences de la nature, sciences de la société : les passeurs de frontières, CNRS Editions

[10A partie de l’école de Chicago et de la sociologie urbaine, notamment.

[11Latour Bruno, La Vie de laboratoire, la production des faits scientifiques, La Découverte 1988 (avec Steeve Woolgar), La Science telle qu’elle se fait (dir), Anthologie de la sociologie des sciences de langue anglaise, La Découverte, 1991, La Science en action, La Découverte 1989, Gallimard 1995

[12Félix Guattari, "Pour une refondation des pratiques sociales", in Le Monde Diplomatique, septembre 1992

[13Selon les termes de Clément Rosset.

[14Ernst Bloch, Le Principe Espérance, Francfort 1959, Gallimard 197X

[15"Refonder des pratiques sociales", art. cité

[16Au début du "contrat naturel", Michel Serres évoque un tableau de Goya dans lequel deux hommes engagés dans une lutte à mort sont débordés par la catastrophe "naturelle" que leur conflit provoque. L’image évoque celle de la "paix des cimetières" que Kant place au départ de son projet de paix perpétuelle. Parce que la terre est ronde, dit-il, il faudra fonder la cosmopolitique sur la valeur d’hospitalité.