Accueil > Les dossiers > De l’automne 2001 à l’été 2002, du n° 6 au 9 > N° 6 (automne 2001) / quelle politique de l’education ? > Dossier : pour une écologie du mammouth > Colloque Etats Généraux de l’Ecologie Politique :construire un (...)

Colloque Etats Généraux de l’Ecologie Politique :construire un collège démocratique

Les hasards du calendrier et des disponibilités font que deux colloques sur le système éducatif se sont tenus le même jour (samedi 16 juin 2001) et au même endroit (Université Paris VIII), témoignant d’une vraie urgence, face aux demi-mesures proposées par Jack Lang, à transformer en profondeur ce système. Le premier était organisé par l’association Défendre et transformer l’école pour tous qui regroupe des chercheurs/ses en Sciences de l’Education désireux/ses de prendre part au débat politique, et le second, centré sur le collège, par la commission "enfance-éducation-formation" des Verts sous l’impulsion de Jean-Paul Russier, dans le cadre des EGEP (états généraux de l’écologie politique). Le collège dit "unique" a en effet échoué à réduire les inégalités de parcours dénoncées par la sociologie dite "de la reproduction" dès la fin des années 60 (voir, notamment, les travaux de Bourdieu/Passeron et de Baudelot/Establet) tout en faisant apparaître au grand jour et surtout, dans le quotidien des acteurs et actrices, les contradictions entre une logique de réussite de tou-te-s et une logique de sélection visant à organiser un tri social. Face à ce qui est unanimement considéré comme un échec, comment peut-on reposer et réaffirmer l’ambition d’égalité des jeunes devant la scolarité ? Quelles mesures structurelles sont envisageables dans le fonctionnement des établissements ou dans l’orientation des élèves ? Quelles pratiques pédagogiques peuvent contribuer à cette transformation ?
EcoRev’ a choisi de rendre compte de ces échanges, en présentant trois des cinq temps de travail qui ont rythmé la journée : Choukri Ben Ayed dresse donc un état des lieux de la situation, en s’efforçant de prendre en compte quelques-uns des apports d’Agnès Van Zanten, qui intervenait avant lui ; François Dubet prend position à partir du rapport, écrit en collaboration avec Marie Duru, qu’il a remis l’année dernière à la ministre ; Sylvain Broccolichi, Françoise Hatchuel et Marie-Anne Hugon, dans une intervention à trois voix, se penchent sur la réalité des pratiques pédagogiques. Les points de vue des mouvements pédagogiques et des porteur-ses de projet innovants, objets d’une table ronde en fin de journée, n’a pu être pris en compte faute de place, mais nous renvoyons aux articles de Lyne Rossi (p. 15) et Luc Bruliard (p. 19).
Cette première synthèse constitue l’amorce d’une réflexion amenée à se poursuivre dans les mois qui viennent et à laquelle nous collaborerons. Pour conclure cet aperçu du travail de la commission éducation, nous présentons un texte d’orientation générale écrit le lendemain du colloque, initialement pour La Tribune des Verts, mais qu’un contretemps n’a pas permis de passer dans cette publication.

Françoise Hatchuel et Jean-Paul Russier