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Comment organiser une "street-party" ?
vendredi 13 mai 2005
"Un réseau d’action directe, pour une/des révolution(s) sociales et écologistes, locales et globales, pour dépasser la société autoritaire et hiérarchique (dont le capitalisme), et être à la maison pour l’heure du thé."
([reclaimthestreets.net->http://www.reclaimthestreets.net)
Reclaim The Streets (RTS) est un groupe d’activistes écolo-punk, fondé en 1991 à Londres. Il s’est notamment fait connaître du grand (pouvoir) public par une énorme fête de rue organisée le 1er mai 2000 à Londres. Il s’agissait de transformer Parliament Square en jardin pour y faire la fête, se réapproprier l’espace public, en faire un espace de liberté et d’émancipation face à la marchandisation de la vie, de la ville, des rapports sociaux.
RTS a par ailleurs participé à la création du réseau People for Global Action, très actif dans l’organisation des premiers contre-sommets (Genève, Seattle ...) et dans la structuration de ce que l’on appelle maintenant le "mouvement anti-mondialisation".
Nous vous proposons ici la traduction/adaptation d’un guide pour l’organisation d’une street party, en espérant que cette lecture vous donne des idées pour la fin des beaux jours
"If I can’t dance, it’s not my Revolution."
1. D’abord, se munir de son carnet d’adresses. Qui contacter ? Le groupe de Chiche ! du coin, des copains et des copines, les voisins, des poètes un peu fous rencontrés à vélo la semaine dernière, la petite anglaise en vacances qui milite à Reclaim the Streets à Londres, les trois jeunes mecs qui viennent de monter un squat deux rues plus loin...
2. Ensuite les réunir, et réfléchir à un plan d’action. Lister les différents rôles, les différentes tâches, et prévoir les intempéries éventuelles (cf. "En avril, ne te découvre pas d’un fil" ou "En mai, fait ce qu’il te plaît"). Rêver ensemble... qu’est-il possible de faire ?
3. Décider d’une date. Fixez-vous assez de temps. Pas trop - une "date butoir", ça motive - mais assez pour régler les problèmes techniques : matériel, invitations, bouffe. Il y aura peut-être aussi besoin d’un peu d’argent.
4. Choisir le lieu : votre rue, le centre-ville, un axe rouge, le périph’ ou la rocade, ou l’autoroute du coin... Le rendez-vous peut être donné à un autre endroit : les gens aiment le mystère, pas les keufs. Mais vous pouvez aussi penser à déclarer cette fête de rue à la Préfecture...
5. Faire de la pub : "eh, tu sais pas quoi ? y a un truc génial qui est en train de se prépa-rer..." (bouche-à-oreille), petits tracts, e-mails, messages dans les boîtes aux lettres, pigeons voyageurs... Laisser des tracts dans les boutiques (magasins de vélos, rollers, produits bio), les bars anarchistes, les cafés chébrans, les maisons associatives. Faire en sorte que tout le monde sache où et quand aura lieu la teuf.
6. Lister vos ressources en matière de musique : sono, ampli, CD... Une fête de rue a besoin de musique, et de préférence variée. Inviter des jongleurs et des jongleuses, des clowns, des poètes, des cracheurs de feu, des diseurs de textes et des diseuses de bonne aventure, des peintres, des monocyclistes, des gens qui savent marcher sur les mains et des gens qui se déguisent, des maquilleurs et des joueuses de percus. Inviter aussi des associations locales, et notamment celles de commerce équitable pour vendre des produits bio-équitable. Invitez-les à monter leurs stands au milieu de la rue.
7. Pour "ouvrir" la rue, et surtout éviter de vous faire envahir par les voitures, vous pouvez monter un trépied, ou plusieurs, avec quelqu’un d’accroché tout en haut (voir illustration) ; ou bloquer la circulation avec une vieille voiture qui tomberait en panne comme par hasard ; ou monter des barricades traditionnelles (là il faut demander à vos parents soixante-huitards).
8. Comment transformer l’espace ? Fabriquez une immense banderole, avec le message de votre choix (Make bike not car !, La rue est à nous !, Oui Oui Oui !, etc.), peignez les murs si c’est possible, ou des panneaux en bois ou en carton, faites amener une tonne de sable (Sous la plage, les pavés !), des tapis, des vieux canapés, des jeux pour les enfants...C’est à ces fournitures que peut servir l’argent collecté dès le début. Distribuez une explication de ce "rêve collectif" aux participants et aux passants. Vous pouvez aussi planter de jeunes arbres : il vous suffira juste d’un marteau pneumatique et de lunettes de sécurité !
9. Et pour finir : faire la fête ! Profiter de l’air pur et du cadre, de la bonne humeur et des échanges. Apportez des trucs à manger, à boire, dansez, riez...
10. Des gars pas souriants habillés en bleu peuvent arriver et se mettre en colère ("C’est les ordres !"). Calmez-les avec des instructions claires, pas de panique. Pour simplifier les rapports, vous pouvez choisir un-e représen-tant-e, auquel vous ferez confiance, et qui sera leur interlocuteur-trice privilégié-e.