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De l’utilité du trépied (pour bloquer une rue)
octobre 2002
Bloquer une rue en érigeant un trépied au sommet duquel est suspendu un-e
militant-e est une idée de Reclaim the Streets, organisation britannique
aux actions festives et revendicatives (plantation d’arbres dans le bitume
d’une autoroute, création sauvage de pistes cyclables, organisation de
fêtes de rue [1], etc.). Chiche !, les jeunes écolos alternatifs solidaires,
a repris ce concept en 1998 à l’occasion de la journée sans voiture (22
septembre) : les militants d’Ile-de-France ont ainsi bloqué les Champs
Elysées le matin (avec le soutien actif des Verts de Paris) et un autre
grand boulevard le soir, en signe de protestation contre le dispositif trop
peu ambitieux de cette journée d’action publique pour la réduction du
transport automobile.
Préalable
L’intérêt du concept du trépied est que les forces de l’ordre ne peuvent
pas déloger les militants, étant donné que la personne qui se trouve
suspendue en haut du trépied risque une chute de 4 mètres environ, si elle
ne descend pas de son plein gré. Nous vous recommandons toutefois la plus
grande prudence étant donné que les forces de l’ordre intervenues ce jour-
là n’ont pas su prêter une oreille attentive à nos recommandations.
L’installation du trépied pour une action coup de poing nécessite plusieurs
essais. Ne vous lancez pas dans l’aventure avant de l’avoir monté au moins
trois ou quatre fois dans une cour, un champ, bref en catimini...
Il est préférable de transporter le trépied jusqu’au lieu de l’action en
ayant préalablement fixés les colliers tournants, le mousqueton et les
cordes pour gagner en rapidité.
Comment monter le trépied ?
– Effectif militant de 5 personnes au moins
– 3 tubes de métal solides d’une longueur de 6 mètres, environ
– 2 colliers tournants d’échafaudage (grosses bagues en métal bien solides qui pivotent - cf. illustration)
– 1 corde pour relier les 3 pieds
– 1 baudrier, un mousqueton et 1 bonne corde (pour se suspendre)
Fixer les 3 barres (posées à plat au sol) à l’aide des colliers tournants
en les maintenant parallèles de manière à bien serrer les boulons, un des
colliers étant fixé bien plus bas que le deuxième (cf. schéma). Il faut
faire plusieurs essais avant de trouver la bonne façon de les assembler (et
resserrer les boulons à plusieurs reprises).
Fixer la deuxième corde au sommet du trépied (noeud de chaise ou noeud en 8).
Il faut répartir les rôles, en plaçant au moins...
– 1 personne par barre pour hisser les deux pieds principaux en marchant dessous, de la cime vers la base
– 1 personne pour empoigner l’extrémité du troisième pied, reculer et faire basculer, le moment venu, le trépied en tipi
– 2 personnes à la base des 2 premiers pieds pour les empêcher de glisser (non négligeable)
On peut peindre un "G", un "M" et un "D" (gauche, milieu, droite) pour
faciliter et donc accélérer la montée du trépied (on peut également rendre
les pieds moins glissants en mettant du tissu à l’extrémité du cylindre).
Relier ensuite les 3 barres avec une corde (à un mètre du sol), en faisant
de préférence un bon n ?ud autour de chaque barre.
Dernière étape : une personne escalade une des barres et s’accroche avec un
bon mousqueton à la corde du sommet (le reste du groupe stabilise le
trépied en le maintenant, surtout pendant l’ascension).
Version anglophone du manuel du trépied (Reclaim The Streets) :
http://rts.gn.apc.org/tripod1.htm
[1] Cf. Le kit militant du numéro 7 d’EcoRev’.