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Pour un débat politique sur l’éducation
vendredi 6 mai 2005
Projet éducatif et projet de société sont indubitablement liés. Pour parvenir à un véritable développement durable, maître mot de notre conception de la société, il importe donc de donner à chaque jeune les moyens de construire sa place dans le monde, dans le respect de soi, des autres et de son environnement. Ceci implique, pour nous, l’apprentissage de certaines valeurs et la mise en place d’un système congruent avec lesdites valeurs.
Tout d’abord, il importe de considérer que l’école n’est pas et ne doit donc pas être considérée comme le seul lieu d’éducation. Pourtant l’évolution récente de notre société montre que l’on glisse vers le Tout-école. C’est pourquoi un projet éducatif global ne peut se concevoir sans repenser la place des jeunes dans la société et l’articulation entre l’école et les autres lieux de socialisation et de formation. Dans un premier temps, il apparaît nécessaire de :
– mettre en place des modalités d’accompagnement des initiatives des jeunes qui respectent à la fois leurs demandes et les exigences sociales ;
– mettre en cohérence l’offre socioculturelle au sein de chaque bassin de vie, quitte à combler les inégalités territoriales, sociales ou familiales ;
– donner aux jeunes la place qui leur est nécessaire dans l’aménagement territorial (transports, voirie, espaces libres), ce qui peut passer par la consultation de délégué-es des jeunes pour toute réalisation les concernant.
Pour ce qui est de l’école, elle reste un lieu important d’acquisition des outils nécessaires à la compréhension du monde et d’un socle commun de connaissances et de valeurs. En tant que telle elle doit demeurer un service public auquel nous sommes particulièrement attaché-es et se charger prioritairement de la transmission des valeurs qui nous semblent incontournables : solidarité, esprit d’équipe, prise en compte des différences, autonomie et responsabilisation individuelle et collective.
Pour parvenir à un tel résultat, l’école primaire et le collège doivent être conçus comme un temps de scolarisation obligatoire, commun à tou-tes les élèves, et dont le fonctionnement sera revu dans les perspectives suivantes :
– prise en compte, au cœur des pratiques, des centres d’intérêts et des différences culturelles des élèves, ce qui implique de privilégier la pédagogie de projet parmi les différentes méthodes d’apprentissage ;
– intégration des cultures techniques, artistiques et corporelles à égalité de dignité avec les disciplines traditionnelles ;
– démocratisation réelle des établissements, commençant par exemple, pour les établissements secondaires, par l’élection d’un-e président-e de conseil d’administration (représentant-e des acteur-trices) qui ne soit pas le-la chef d’établissement (représentant le ministère de tutelle) ;
– réflexion sur la mutation des métiers en contact avec la jeunesse, incluant une nécessaire évolution des statuts et des formations tout au long des carrières ;
– respect des rythmes biologiques des enfants et des jeunes et donc remise en cause du calendrier scolaire et de l’organisation temporelle du travail scolaire ;
L’ensemble du système éducatif (premier budget de l’Etat) devra être régulièrement évalué par le Parlement
Une fois un tel cadre fixé, il faudra en définir les modalités d’application en précisant et en affichant clairement les niveaux de responsabilité et la marge de manœuvre de chaque échelon, dans une perspective de démocratie participative. La décentralisation doit être poursuivie avec des régulations transparentes, fortes, qui laissent toute sa place à la démocratie participative. Mais dans un premier temps, c’est à la nation dans son ensemble de s’accorder sur ce qu’elle souhaite prioritairement transmettre à ces jeunes. C’est pourquoi nous plaidons pour que l’éducation, la formation et la jeunesse soient l’objet d’un débat de fond et (re)prennent dans l’espace politique la place qui leur revient. Parce que les jeunes sont notre avenir et qu’ils définissent notre société autant qu’elle les définit.
La commission "Enfance-Education-Formation des Verts" se réunit 4 ou 5 fois par an, par week-end complet, ainsi qu’aux journées d’été. Outre le colloque sur le collège dont il vient d’être rendu compte, elle a beaucoup travaillé sur les lycées professionnels (motion au CNIR en mai 2000), les établissements innovants (soutien au manifeste de Marie-Danièle Pierrelée), les aides-éducateur-trices, la précarité et la formation des enseignant-e-s (organisation d’un colloque sur les IUFM avec Jean-Michel marchand en octobre 2000). Des réflexions sont en cours sur la liberté de penser à l’université, les relations écoles-familles, la décentralisation, le statut et le rôle des chefs d’établissement, etc.
Commission "Enfance-éducation-formation" des Verts